Le collectif des Faiseurs de ville propose un nouveau plan de déplacement urbain (PDU) pour Toulouse Métropole, qui respecte les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.
Les Faiseurs de ville ont relevé un défi environnemental des plus ardus : faire correspondre le Plan de déplacement urbain (PDU) de Toulouse Métropole aux objectifs de diminution de gaz à effet de serre fixé par la loi pour la transition énergétique. La collectivité n’ayant « toujours pas proposé d’alternative au PDU annulé début 2021 », ce collectif, déjà à l’initiative de plusieurs opérations pour inciter à l’usage du vélo, présentera son propre projet, lors d’un débat public en ligne, ce jeudi 7 octobre, à 20h30. 2 Pieds 2 roues, Citiz, le Shift Project, Toulouse en transition, le collectif Axe Vert la Ramée ainsi que les élus Philippe Perrin et Maxime Le Texier participeront à cette soirée.
Selon le Plan climat air énergie territorial de la Métropole, la réduction des émissions des transports individuels doit atteindre 44% d’ici 2030. Pour atteindre ce but, les Faiseurs de ville ont actionné tous les leviers disponibles : renouvellement du parc automobile, voitures électriques, ”démobilité” et télétravail, 3e ligne de métro, densification du réseau de bus, RER toulousain, covoiturage, autopartage, développement de la marche et du vélo. En développant un modèle mathématique se basant sur les habitudes de déplacements des Toulousains, ils ont pu quantifier les émissions liées au déploiement et à l’usage de chaque mode de transport. Puis, le collectif a défini son scénario.
« Il n’est pas question de supprimer totalement la voiture de la ville mais d’y substituer une solution alternative plus propre chaque fois que c’est possible », assurent les auteurs. Le potentiel est important : plus de la moitié des déplacements en voiture font moins de 5 kilomètres et le nombre moyen d’occupants n’est que de 1,3 personne par véhicule. Dans le scénario proposé, le nombre de déplacements quotidiens en véhicule motorisé baisserait de 30% et sa part modale passerait de 60% à 40%.
La part du vélo, elle, passerait de 2 à 15%. Pour les Faiseurs de ville, il s’agit d’une solution « très efficace dont le fort potentiel de réduction des émissions est trop négligé aujourd’hui ». Le collectif vante tout autant les avantages de l’autopartage. Et égratigne le projet de troisième ligne de métro, qui « présente un bilan financier et environnemental pénalisant par rapport à sa capacité de report modal. Ce constat devrait inciter la collectivité à reconsidérer sa mise en œuvre ».
Reste que « la marge de manœuvre est étroite pour atteindre l’objectif de – 44% d’ici 8 ans », reconnaissent les auteurs. Ceux-ci appellent de leurs vœux « une impulsion forte de la collectivité, la mobilisation de moyens humains et financiers et une transformation rapide de la ville ». Et pour obtenir l’adhésion des habitants, ils préconisent de mettre en avant l’amélioration de la qualité de vie qui découlerait de leur scénario. En effet, outre la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le plan proposé permettrait de « réduire la pollution sonore et atmosphérique, de diminuer le nombre total de véhicules en ville et de réallouer des espaces de stationnement à d’autres usages ».
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