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Le maire de Moulezan devant la justice pour avoir influencé l’enquête publique d’un projet éolien

Severine Sarrat

9 février 2024 - 10:23

Le maire de Moulezan, dans le Gard, doit comparaître devant le tribunal de Nîmes pour s’expliquer. Il doit répondre d’une accusation d’influence sur l’enquête publique concernant le projet d’implantation d’éoliennes dans le secteur du Bois des Lens, à l’Ouest de Nîmes.

L’enquête publique concernant l’installation d’éoliennes à Moulezan devra être reprise dans son intégralité. (image d’illustration) ©Mustafa Imran-shutterstock

700. C’est le nombre de fausses contributions qu’aurait produit Pierre Lucchini, le maire de Moulezan, sur l’enquête publique, menée à l’automne dernier, concernant le projet d’implantation de cinq éoliennes dans le secteur du Bois des Lens. Selon Le Canard Enchaîné qui a révélé l’affaire, l’élu du Gard, qui porte le programme en partenariat avec TotalEnergies, a été confondu par un avis favorable en particulier. C’est le collectif d’associations pour la défense du bois des Lens qui a donné l’alerte. L’un de ses membres a repéré une contribution, émanant soit disant de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), qui éméttait un avis de soutien au projet arguant de la bonne vue des volatiles qui pourraient facilement éviter les éoliennes… Une participation que nie l’association, d’ailleurs opposée au projet.

Une enquête publique à refaire

Un signalement a été déposé auprès du commissaire enquêteur et une enquête a été ouverte. C’est à l’issue de celle-ci que les gendarmes auraient découvert quelque 700 fausses contributions, sous différentes identités, favorables au projet éolien. Productions frauduleuses dont il devra s’expliquer devant le tribunal de Nîmes le 13 mai prochain, lors de sa “comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité” (CRPC).

Du côté de l’enquête publique, le préfet du Gard, Jérôme Bonet, a demandé au président du tribunal administratif de Nîmes « de désigner une commission d’enquête afin de reprendre l’enquête publique dans son intégralité », celle-ci présentant « des anomalies ainsi que des points nécessitant d’être approfondis ». Une requête acceptée par la justice.

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Severine Sarrat

Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.

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