Le 10 avril, la préfecture d’Aveyron a publié un arrêté autorisant l’abattage de chiens errants près des troupeaux d’éleveurs pendant un mois. Une décision vivement contestée par l’association One Voice.
Mis à jour le mercredi 24 avril à 14h18
Une décision qui fait parler. Depuis le mercredi 10 avril, la préfecture d’Aveyron autorise par arrêté « la destruction des chiens errants, divagants ou malfaisants » près des troupeaux d’éleveurs dans les communes de La Couvertoirade, L’Hospitalet du Larzac, Nant, Sainte-Eulalie de Cernon et Saint-Jean-et-Saint-Paul. Les chiens visés sont ceux “hors de portée de voix” ou à plus de 100 mètres de leur propriétaire. L’abattage peut être opéré entre 8 heures et 20 heures par des tirs à balles uniquement. Cette mesure est effective jusqu’au vendredi 10 mai. C’est la première fois qu’une telle mesure est mise en place contre les chiens.
L’association One Voice monte au créneau pour dénoncer ce décret. « Une nouvelle fois, l’État choisit de tuer au lieu de tenter de préserver la biodiversité et la cause animale », souligne Muriel Arnal, présidente du collectif qui milite pour les droits des animaux. Toutefois, elle a notifié qu’aucun abattage de chiens n’avait été enregistré depuis la mise en vigueur de l’arrêté.
Cet arrêté préfectoral rejoint la lutte menée par l’État contre les loups et leurs attaques sur les troupeaux domestiques. Une politique qui déplaît à l’association One Voice. “Nous savons que des chiens peuvent être délaissés ou perdus et cherchent de la nourriture près des élevages mais ce n’est pas une raison pour les abattre”. Pour réussir à réduire les dommages sur les troupeaux sans avoir recours à l’abattage, le collectif voudrait imiter ses voisins transalpins : « En Italie, des refuges sont mis en place pour accueillir et protéger les chiens errants. » One Voice a déjà mis en place une pétition pour stopper la persécution des loups en France. Plus de 80 000 signatures en ligne ont été recueillies.
Du côté de la préfecture de l’Aveyron, cet arrêté se base sur des chiffres de l’an passé. « L’année 2023 est celle qui a connu le plus grand nombre de dommages aux troupeaux, imputables au loup, avec 66 attaques et 256 victimes », souligne la préfecture. Depuis le début de l’année 2024, 11 attaques sur 7 exploitations ovines ont été constatées dans le département. Le Sud du Larzac est notamment touché avec des dommages sur 52 ovins. L’Office Française de Biodiversité (OFB) a révélé la présence d’un chien de type “Saarloos” errant sur les lieux des attaques recensées. Cette espèce a des caractéristiques qui se rapprochent de celles d’un loup. Des circonstances qui ont conduit le préfet de l’Aveyron à prendre cet arrêté pour l’abattage de chiens pour une durée d’un mois.
Julian Doubax
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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Commentaires
PASCALE SAVARY le 09/12/2024 à 19:09
Le gouvernement actuel laisse faire cela? Les préfets ne sont-ils pas contrôlés pour leurs décisions ? Il faut faire passer l'annonce de cette horreur dans les médias : ça peut faire évoluer les choses et " faire sauter" ce préfet !!
Robert le 09/12/2024 à 20:39
Stop au massacre des chiens et des loups . Tout ça pour le confort personnel de quelques uns
Briqueu le 09/12/2024 à 14:30
L être humain me fait vomir. C est une abomination.