Une manifestation pour défendre la ruralité est prévue à Foix en marge du procès des incidents opposant des écologistes au milieu rural en 2018.
Le centre-ville de Foix et les abords du tribunal seront sous haute tension mardi 18 octobre. Ce jour-là, se tiendra le procès des incidents opposant des écologistes à des défenseurs de la ruralité il y a quatre ans.
Cinq associations de défense de l’environnement attaquent six figures du monde de l’agriculture et de la chasse en Ariège pour ”entrave concertée et avec menaces à l’exercice de la liberté de réunion”. Sur le banc des accusés, se trouvera notamment Philippe Lacube, le président de la Chambre d’agriculture ariégeoise, Clémence Biard, le président des Jeunes agriculteurs de l’Ariège, Cédric Munoz, le président de la FDSEA locale, et Jean-Luc Fernandez, le président de la Fédération de chasse de l’Ariège.
Le 5 mai 2018, des associations et des collectifs de protection de la nature organisent une réunion à La Bastide-Sérou pour dresser un état des lieux de l’environnement dans le département. Mais des chasseurs, des syndicalistes agricoles et des membres de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine d’Ariège-Pyrénées (Aspap), organisent une contre-manifestation. Elle rassemble 700 personnes et la réunion est chahutée.
Ce débordement avait nécessité un important déploiement des forces de l’ordre. Bien que la préfecture ne communique pas sur les détails du dispositif de sécurité prévu mardi 18 octobre, il faut s’attendre à voir des CRS, policiers et gendarmes présents en nombre dans le chef-lieu de l’Ariège.
Entre 3 000 et 5 000 personnes sont attendues pour la manifestation organisée pendant le procès à Foix. « Le monde rural et agricole ariégeois appelle unanimement à un grand rassemblement de soutien », indiquent les organisations dans un communiqué commun. Le président de la Fédération nationale de chasse Willy Shraen, et la présidente de la FNSEA Christiane Lambert devraient être présents.
Pour sa part, Europe Écologie Les Verts « apporte son soutien aux associations de protection de l’environnement, réaffirme son attachement à la liberté d’expression ». Elle appelle à ne pas manifester pour ne pas risquer d’envenimer la situation et « demande aux politiques locaux d’en appeler au calme afin d’éviter tout incident le 18 octobre prochain ».
De leur côté, les associations plaignantes se limitent à ne pas appeler leurs militants à se rassembler.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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Commentaires
F le 05/10/2024 à 09:18
Quel prétexte fallacieux ! Pour la ruralité, quelle blague. La FNSEA et les chasseurs entendent la représenter mais ils ne sont que mépris, mauvaise foi et violence.
Ils ont beau se gausser d'être majoritaire, les valeurs qu'ils représentent sont malsaines quoi qu'ils en disent. Le rejet des écolos, leur violence, le refus du dialogue, les rapprochements identitaires fumeux avec l’extrême droite... le contraire d'une société apaisée !Ils se revendique de la ruralité mais en fait ils s'accaparent cette définition, mais leur attitude est détestable. Ils n'ont rien compris ni aux enjeux ni ai vivre ensemble. Honte sur cette manifestation réactionnaire !