Une étude internationale alerte sur la diminution du débit des rivières des Pyrénées, liée au réchauffement climatique. Les chercheurs proposent des solutions fondées sur la nature pour préserver la ressource en eau.
Les scientifiques s’inquiètent pour les Pyrénées. Une menace majeure est mise en lumière par une étude internationale, coordonnée par le Conseil supérieur de la recherche scientifique (CSIC) en collaboration avec le CNRS. Selon les conclusions du projet PIRAGUA, les rivières de cette région pourraient subir une diminution de leur débit allant jusqu’à 15% d’ici à 2040, avec une perspective plus sombre de 20% à la fin du siècle.
Aussi, les chercheurs prévoient une saisonnalité plus marquée, caractérisée par des périodes sèches estivales plus longues et intenses. Ils développent leurs conclusions à travers deux monographies sur l’état actuel et futur des ressources en eau des Pyrénées.
Les données de débit des rivières, scrutées dans le cadre du projet, révèlent une baisse généralisée des indicateurs des ressources en eau au cours des dernières décennies. Le réchauffement climatique, avec une augmentation moyenne de la température annuelle de +0,8ºC, est identifié comme l’une des causes de cette diminution. La région centrale des Pyrénées et le versant Nord semblent particulièrement touchés. Mais l’étude pointe d’autres coupables : les « changements récents dans l’utilisation des terres, principalement l’augmentation de la couverture végétale due à l’abandon des activités agricoles en montagne ».
Face à cette menace qui approche à grands pas, le deuxième volume de l’étude se concentre sur des mesures d’adaptation. Les chercheurs préconisent des solutions fondées sur la nature, « visant à maintenir, voire renforcer les services écosystémiques représentent une alternative durable, et parfois moins coûteuse, que les investissements technologiques ou la construction et l’entretien d’infrastructures », selon le CNRS.
Parmi les recommandations, la création d’espaces prioritaires pour la protection de la ressource en eau et le renforcement des services écosystémiques émergent comme des alternatives durables et souvent moins coûteuses. L’étude suggère aussi de promouvoir la participation citoyenne et d’impliquer tous les acteurs pour la gestion de la ressource en eau.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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