Pour les enfants, la pauvreté va au-delà de l’aspect monétaire, comme le montre une étude de l’Insee sur leurs conditions de vie disparate en Occitanie. L’insertion professionnelle des parents, la situation familiale ou encore l’accès à divers équipements doit aussi être pris en compte.
En Occitanie, près d’un quart des enfants de moins de 11 ans vivent dans un ménage pauvre*. Mais dans une étude sur leurs conditions de vie, publiée en ce mois de février, l’Insee montre que la précarité ne se limite pas à la dimension monétaire. Elle prend en compte d’autres facteurs tels que la situation familiale, les conditions de logement, et l’accès aux services.
L’étude a identifié six profils de territoires basés sur des caractéristiques socio-économiques des parents et la proximité avec divers équipements. Montpellier, Perpignan, Nîmes et Béziers composent le premier profil, marqué par une urbanisation dense et des difficultés socio-économiques importantes. Ici, la moitié des ménages a un niveau de vie inférieur à 1 410 euros par mois. Plus d’un enfant sur dix a au moins un de ses parents en recherche d’emploi depuis plus d’un an. Et trois jeunes enfants sur dix ont des parents peu ou pas diplômés. Les obstacles à l’insertion professionnelle sont multiples.
Le deuxième profil englobe des territoires urbains denses, comme Toulouse, et de densité intermédiaire, telle que les intercommunalités de Montauban, Foix et Rodez. Dans cette zone, les ménages font face à des fragilités socio-économiques moins marquées, mais leur situation est précaire. Ces zones regroupent près de la moitié des enfants de l’Occitanie, faisant face à des difficultés d’emploi pour les parents et à un taux de pauvreté légèrement au-dessus de la moyenne régionale. Ces deux premiers profils se caractérisent par une proximité des écoles et des équipements culturels et sportifs et par un accès aux soins facilité.
Les troisième et quatrième profils concernent des territoires ruraux avec des revenus modestes. Les parents occupent peu souvent un poste de cadre et sont moins souvent chômeurs de longue durée. Cependant, l’éloignement des services crée des défis d’accessibilité aux soins, à l’éducation, et aux équipements culturels et sportifs.
Les territoires ruraux en périphérie éloignée de Toulouse font partie d’un cinquième profil. Dans ces zones, les ménages ont des conditions socio-économiques plus favorables et un niveau de vie médian relativement élevé, avec 1 870 euros par mois. Seuls 13% des enfants sont exposés à la pauvreté. Ils grandissent plus souvent avec leurs deux parents, dans des fratries moins nombreuses. Bien que ce profil soit principalement constitué d’espaces ruraux, les équipements et les services sont relativement accessibles hormis pour certains équipements culturels (cinémas, musées, etc.).
Enfin, le sixième profil rassemble les périphéries proches de Toulouse, Montpellier et Perpignan. Ici, les familles bénéficient du plus haut niveau de vie, 2 080 euros par mois, de bonnes conditions d’accès aux équipements, et d’une offre d’accueil en crèche élevée, 74 places pour 100 enfants de moins de trois ans.
* Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, fixé à 60 % du niveau de vie médian, soit 1 120 euros mensuels en 2020 pour une personne seule ou 2 016 euros pour un couple avec un jeune enfant.
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