EFFICACITE. La jeune pousse toulousaine a développé un système intelligent de refroidissement des centrales photovoltaïques grâce à l’eau de pluie. Elle va s’ouvrir à l’international cette année.
«La chaleur peut faire perdre jusqu’à 50 % de leur efficacité aux panneaux photovoltaïques. Cette problématique se pose donc particulièrement l’été», souligne Nicolas Cristi, cofondateur de Sunibrain. Pour empêcher cette chute de performance, la toute jeune start-up toulousaine a développé un système innovant de refroidissement des centrales photovoltaïques. Un procédé qui se veut également écologique puisqu’il utilise l’eau de pluie, collectée et aspergée sur les panneaux selon les besoins identifiés par une batterie de capteurs.
Le concept plaît déjà aux investisseurs, particuliers comme professionnels. En novembre dernier, huit mois après son lancement officiel, Sunibrain a réuni 225 000 euros sur la plateforme de financement participatif toulousaine Wiseed afin d’accélérer son déploiement commercial. «Cette opération a prouvé que l’on s’intéresse à nous. La Cop21 a également offert un coup de projecteur au secteur des énergies renouvelables. Un mois plus tard, un fonds d’investissement nous a permis de lever 500 000 euros supplémentaires et nous n’excluons pas un nouveau tour de table», précise Nicolas Cristi. Et de se féliciter : «Nous avons réalisé 300 000 euros de chiffre d’affaires lors de nos six premiers mois d’activité et nous atteindrons les 10 salariés cette année. Selon plusieurs observateurs, nous affichons une bonne dynamique pour une start-up.»
« Développer une intelligence artificielle »
Les propriétaires de centrales photovoltaïques sont également séduits par les perspectives de gain de performance. Le système équipe aujourd’hui plus de 10 000 m² de panneaux qui produisent l’équivalent de la consommation d’énergie annuelle de 500 foyers. Des discussions sont en cours pour une installation d’envergure, qui représente 10 000 m² à elle seule.
Parallèlement à son développement régional et national, Sunibrain mène actuellement deux projets stratégiques majeurs. Tout d’abord, son arrivée à l’export. D’ici l’été prochain, la jeune pousse aura dévoilé les deux premiers pays dans lesquels elle va s’implanter. «Des territoires à fort potentiel photovoltaïque», précise Nicolas Cristi, qui a déjà déposé son brevet dans une trentaine de pays. Aux États-Unis, la jeune entreprise toulousaine attise également la curiosité. Elle pourrait prochainement signer un partenariat avec un géant de l’Internet qui s’intéresse aux applications digitales liées à l’énergie.
Sunibrain, qui continuera de gérer les installations photovoltaïques à l’étranger depuis la Ville rose, s’est par ailleurs engagée dans un ambitieux projet de R&D aux côtés de l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (Irit). «Il s’agit de créer une intelligence artificielle, explique Nicolas Cristi. À terme, toutes les centrales que nous équipons auront un cerveau unique qui apprendra de lui-même et utilisera non plus des algorithmes mais ces données de masse pour piloter le refroidissement des panneaux ». Un projet soutenu à hauteur de 300 000 euros par la Région et qui représentera un investissement de 1 million d’euros sur deux ans pour la start-up.
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