La municipalité de Blagnac préempte des terres afin de favoriser l’installation de producteurs sur la commune. Une initiative que le réseau Jeunes agriculteurs de Haute-Garonne souhaiterait voir dupliquée à d’autres collectivités.
© Fabien FerrerAcquérir des terres agricoles pour les rétrocéder aux producteurs, c’est l’idée de la commune de Blagnac pour dynamiser l’installation d’agriculteurs sur la zone des Quinze sols et y réhabiliter le maraîchage. En partenariat avec le Marché d’intérêt national (MIN) de Toulouse Occitanie, une convention entérine l’initiative. Déjà 45 hectares ont été préemptés. « Il s’agit de réserver ces terres à l’implantation de producteurs qui permettront à la zone de retrouver une vocation maraîchère et qui alimenteront le MIN », explique Maguelone Pontier, directrice du marché de gros toulousain.
Une signature accueillie évidemment favorablement du côté du réseau Jeunes agriculteurs de Haute-Garonne qui voit ainsi sauter un des principaux verrous à l’installation de nouveaux exploitants : « Le déblocage du foncier est une difficulté importante pour nombre d’entre nous. Cette convention va donc permettre d’avoir accès à des terres plus facilement », précise Guillaume Darrouy, membre du bureau du syndicat.
Au travers d’un appel à projets auquel pourront répondre les agriculteurs, et d’un cahier des charges favorisant le maraîchage biologique, ils bénéficieront de cinq hectares pour produire fruits et légumes, essentiellement. Pour le MIN, c’est là l’opportunité « d’alimenter les grossistes, les restaurateurs et les commerçants en produits locaux de qualité », explique Maguelone Pontier. Pour le producteur, c’est l’assurance d’un débouché pour sa marchandise. « Ce nouveau circuit court va permettre à l’agriculteur d’augmenter son revenu de manière stable et d’écouler sa production à proximité. Cela devrait inciter les jeunes à franchir le pas pour créer leur exploitation», estime Guillaume Darrouy.
Pour finaliser le processus, cinq groupes de travail, composés de 40 partenaires, ont été organisés afin de pousser la réflexion notamment quant aux types de produits qui pourraient être privilégiés : « Nous souhaiterions relancer la disparue carotte de Blagnac, mais aussi disposer d’herbes aromatiques et d’asperges vertes biologiques locales par exemple », commente Maguelone Pontier. Des productions de niche, certes, mais qui sont activement recherchées par les clients du MIN. Un groupe travaille également sur la possible mutualisation des collectes et de la livraison urbaine, quand un autre étudie les différents moyens d’inscrire le projet dans une économie circulaire avec, entre autres, l’installation d’une unité de méthanisation.
« Compte tenu de l’avancée des groupes de travail, sans oublier qu’un agriculteur a besoin en moyenne d’une année pour finaliser son projet, les premières exploitations devraient pouvoir s’installer d’ici fin 2019 », estime Guillaume Darrouy. Une date attendue impatiemment par le réseau Jeunes agriculteurs 31, qui espère en faire un levier pour convaincre les autres collectivités d’amorcer une réflexion similaire et ainsi mettre du foncier agricole à disposition des producteurs.
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