Dynastie. Aux côtés de son épouse Stéphanie, Pascal Bellocq perpétue la tradition de la poissonnerie familiale créée en 1940 au marché Victor-Hugo. Un héritage qu’il souhaite transmettre encore davantage aux clients grâce à une nouvelle loge entièrement rénovée.
Par Thomas Gourdin
Cette année est la vingtième de Pascal Bellocq à la tête de la poissonnerie familiale. Pourtant, reprendre la loge du marché Victor-Hugo créée par son grand-père en 1940 ne figurait pas forcément dans ses projets de vie. «Mes parents m’avaient dit de me diriger vers le métier que je souhaitais. Je suis donc rentré en école de commerce, à l’Ifag de Labège», relate-t-il. Un univers qui, très vite, n’a pas correspondu à ses aspirations. «Au moment des stages, mes camarades ont intégré des grands groupes et j’y suis logiquement passé aussi. Mais l’environnement y est très formaté. Je ne me voyais pas suivre des process et faire du reporting toute ma vie », s’amuse aujourd’hui le chef d’entreprise.
Au même moment, ses parents commençaient à réfléchir à la transmission de leur activité. Après trois années à leurs côtés, Pascal Bellocq a donc finalement pris la suite en 1995. «Plus jeune, je venais souvent donner un coup de main. Mais il ne faut pas confondre l’amateur et le professionnel. Je ne gérais pas les achats, la relation avec les fournisseurs ou encore le management», poursuit le poissonnier, qui assure avoir «appris davantage en six mois en tant que patron de la loge qu’en six ans d’études».
«J’ai appris davantage en six mois à la tête de la poissonnerie qu’en six ans d’études»
De son cursus de formation, Pascal Bellocq a cependant conservé quelques préceptes qu’il applique encore. Le premier d’entre eux : les investissements d’aujourd’hui sont les bénéfices de demain. Alors que la poissonnerie familiale fête ses 75 ans, le dirigeant et son épouse Stéphanie ont ainsi décidé de rénover entièrement la loge et d’en doubler la superficie. «C’est un projet que l’on a élaboré à deux. Dans une petite entreprise, le dirigeant est souvent dans une position inconfortable car il est relativement seul. L’unique personne avec qui il peut discuter librement, c’est sa femme. Les exemples d’artisans-commerçants toulousains dont les épouses jouent un rôle capital sont nombreux», souligne Pascal Bellocq. Et de reprendre dans un sourire : «C’est vrai ici aussi. Le duo infernal, c’est nous !»
Outre sa présence sur le marché, Stéphanie Bellocq gère notamment le site Internet et la page Facebook de la poissonnerie. Une communication devenue indispensable aujourd’hui selon son mari : «La chambre des métiers nous le répète souvent. Il ne sert à rien de proposer les meilleurs produits du monde si on ne le fait pas savoir.» D’autant plus vrai à l’heure du retour des consommateurs vers les savoir-faire ancestraux et les produits de qualité. La nouvelle loge a d’ailleurs été pensée pour renforcer encore la proximité avec le client. L’espace a été divisé en deux, une partie étant entièrement dédiée aux dégustations et démonstrations des techniques, aux moments de convivialité, ou encore à des animations culinaires. «Comme dans tout point de vente, c’est à ceux qui le font vivre, les clients, de s’approprier l’espace», conclut le poissonnier.
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