C’est un personnage atypique qui vient d’être élu à la tête de Cerfrance Midi-Pyrénées, le réseau associatif spécialiste de l’expertise comptable et du conseil aux TPE/PME. Un Ariégeois pur jus, passionné des relations entre l’homme et la montagne et véritable entrepreneur dans l’âme.
Même lorsque Philippe Lacube trouve le temps de partir en vacances dans son emploi du temps bien chargé, c’est pour découvrir d’autres montagnes que celles qui l’ont vu naître. Avec son épouse, ils ont ainsi arpenté les pentes du Népal ou du Cap-Vert. Ils en ont surtout profité pour observer les systèmes pastoraux locaux, la véritable passion de Philippe Lacube, ce fils d’une enseignante et d’un ouvrier des usines de talc de Luzenac qui a toujours rêvé de devenir agriculteur en montagne. Après une formation qui l’a notamment emmené en Bolivie où il a travaillé dans une ONG agricole, il revient chez lui en 1994 pour créer un élevage de vaches gasconnes transhumantes. Mais Philippe voit déjà plus loin : « j’ai très vite réalisé que si je voulais créer de la richesse sur le territoire, il fallait aller directement vers le consommateur ». Pour cela, il va multiplier les activités : organisation de balades pédagogiques sur le plateau de Beille, là où ses vaches transhument, vente par correspondance, magasin de produits. Et depuis quatre ans, un restaurant aux Cabannes, dans la maison familiale, qui a bien sûr décidé de miser sur la qualité des produits, mais encore une fois sur la présentation du pastoralisme.
« J‘ai beau être attaché à mes racines et à ma culture, je ne suis pas fermé à celles des autres »
« Au total, quatorze personnes travaillent dans l’entreprise, c’est une vraie fierté. J’ai toujours eu le sentiment d’être un entrepreneur, j’aime prendre des risques, mais il faut que cela ait du sens », souligne Philippe Lacube. En effet, le personnage est loin du cliché du montagnard solitaire, mais au contraire un passionné qui aime par-dessus tout transmettre, persuadé que ces territoires ruraux délaissés ont des ressources phénoménales et qu’il est possible d’y générer de l’économie. Un homme de combat aussi comme celui qu’il a mené contre la réintroduction des ours dans les Pyrénées. « Cela allait à l’encontre de ma vision du territoire. Je n’ai pas envie qu’il devienne une simple réserve abandonnée de toute activité humaine », justifie-t-il. Et quand on lui a proposé de se présenter à la présidence du Cerfrance Midi-Pyrénées après avoir été simple adhérent, puis président au niveau départemental, Philippe Lacube n’a pas hésité. Un challenge de plus pour celui qui avoue avoir besoin de piment dans la vie. « C’est une tâche passionnante et cela prend du temps pour la mener à bien. Je n’aurais pas accepté si un de mes trois fils n’avait pas rejoint l’entreprise récemment », confesse-t-il. Que ce soit dans les montagnes ariégeoises ou dans le milieu économique toulousain, Philippe Lacube garde la même détermination : « j’ai beau être très attaché à mes racines et à ma culture, je ne suis pas fermé à celles des autres. Le plus important pour moi est de me lever le matin en étant content d’aller là où je vais ».
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