Synergie. Grâce à un rapprochement avec le réseau associatif Elan, la plateforme Synintra, première à être exclusivement dédiée aux start-ups hébergées en pépinières ou en incubateurs, annonce son déploiement national. Aurélien Borius, délégué général Elan revient sur les enjeux pour les entreprises.
Aurélien Borius, pourriez-vous d’abord rappeler la mission de l’association Elan ?
Elan est née dans les années 1980. C’est le réseau national des pépinières d’entreprises. Son but est de connaître le fonctionnement et la gestion des 440 pépinières de France et de pouvoir leur apporter des avantages tels du lobbying politique auprès des pouvoirs publics, etc. Elan est en fait l’observatoire des pépinières et nous les accompagnons sur différents domaines. Quand notre président René Sylvestre a été élu, il a constaté qu’elles se connaissaient très mal entre elles, cette méconnaissance étant accentuée par la distance. La réponse à cet état de fait a été la création de Synintra.
Justement, qu’est-ce que Synintra exactement ?
À l’heure des réseaux sociaux, de multiples plateformes existent pour tous les domaines, mais pas de réseaux constitués pour les pépinières d’entreprises. Nous l’avons donc élaboré pour créer du lien, pour induire une synergie entre les pépinières ; Synintra étant la contraction de “synergie” et “intranet”. D’abord, il s’agit d’un réseau informatique privé que chaque pépinière peut utiliser en interne pour échanger des informations et qui n’est accessible que par les entreprises qui y sont hébergées. Il existe donc autant de plateformes Synintra que de pépinières qui l’utilisent, c’est-à-dire 300 URL différentes. Ensuite, nous avons relié l’ensemble de ces intranets ensemble pour créer un véritable réseau entre les start-ups.
Quels sont les bénéfices concrets pour une pépinière d’adhérer à ce réseau ?
L’intranet est utile au staff de la pépinière qui pourra gérer la vie de son établissement (accompagnement et animation), comme aux sociétés hébergées qui auront accès rapidement à tout ce qui se passe dans leur écosystème et pourront y participer activement. De même, les start-ups peuvent utiliser cet outil pour faire appel à d’autres sociétés à travers le réseau général. Elles peuvent ainsi demander l’aide d’une autre société à l’intérieur même de leur pépinière, tout comme à l’échelle nationale. Le potentiel de trouver une aide est ainsi décuplé. La mise en relation des intranets crée ainsi une synergie bien plus efficace, ce qui pousse les start-ups à travailler entre elles. De plus, elles ont tendance à s’accorder des avantages comme des tarifs réduits, parce qu’elles appartiennent au même réseau.
Et pour les acteurs extérieurs, les partenaires, quelle est leur participation ?
Cette plateforme est gratuite et exclusivement utilisée par l’association Elan, cependant nous devons payer les développements informatiques ainsi que les salariés. Entrent alors en scène nos partenaires, comme IBM, Epson, Canal+, qui sont des sociétés extérieures ayant émis l’envie d’être en contact avec de jeunes entreprises. Ils apportent leur soutien, financier, mais aussi sous forme d’échanges et de tarifs avantageux. L’idée étant que chacun des partenaires apporte des services dont les utilisateurs ont besoin. C’est au final une forme de couteau suisse du chef d’entreprise qui, quel que soit son secteur d’activité, aura besoin de ces bases.
« 300 pépinières ou incubateurs utilisent Synintra, soit 4 000 sociétés »
Le déploiement de Synintra est aujourd’hui national, combien de start-ups l’utilisent ?
Sur 440 pépinières d’entreprises ou incubateurs situés sur tout le territoire français, 300 l’utilisent, ce qui représente 4 000 sociétés, sachant que nous avons recensé 8 000 start-ups hébergées dans l’Hexagone. À Toulouse, le réseau régional Rezopep fédère 28 pépinières, soit environ 400 sociétés, mais il existe également des groupements indépendants comme la IoT valley qui est l’une des plus actives de France et qui utilise Synintra depuis le tout début.
Synintra peut-il avoir un impact sur l’emploi ?
Tout à fait, car nous avons mis au point un système de candidatures et d’offres d’emploi sur la plateforme. Si, au début, il ne s’agissait que d’une option classique, nous avons constaté le succès de cette fonctionnalité. Les start-ups ont souvent du mal à trouver de la main-d’œuvre, notamment pour des formations en alternance. Nous avons développé cette rubrique sur Synintra et passé des partenariats avec des écoles et universités partout en France. Les étudiants pourront déposer leur CV sur la plateforme en géolocalisant leur recherche, accessibles directement par les sociétés.
Après avoir investi les réseaux nationaux, Synintra devrait se développer à l’international ?
C’est effectivement le grand enjeu de 2016. Nous sommes allés à l’étranger pour représenter l’entrepreneuriat français et il nous est devenu évident que la synergie développée par Synintra serait démultipliée si l’on accueillait des entreprises étrangères sur la plateforme. Il s’agit d’un grand chantier avenir.
Commentaires