Réunis autour d’une même table, les directeurs de la mutuelle Prévifrance ont évoqué hier les mutations profondes qui touchent leur activité.
Par Simon Pialat
«Dans les années 2000, nous étions environ 6000 acteurs tandis que nous ne sommes plus que 400 aujourd’hui, et cela va s’accentuer puisque nous ne serons peut-être plus qu’une centaine à l’horizon 2020», constate Henry Mathon, directeur général de Prévifrance dont le siège social est à Agen et le siège administratif à Toulouse. La première mutuelle indépendante du sud-ouest est elle-même la résultante de plusieurs fusions. Ce profond bouleversement, son responsable l’explique par la régie du modèle mutualiste par le législateur qui «a voulu protéger le consommateur mais qui a réduit le nombre d’acteurs car certains n’ont pas pu faire face aux contraintes règlementaires». Henry Mathon s’interroge notamment sur les conséquences de l’Accord National Interprofessionnel, qui stipule une complémentaire obligatoire pour tous les salariés, dès le 1er janvier 2016. Mais la question des inégalités revient à la charge, d’une part entre salariés d’entreprises modestes et de firmes plus puissantes financièrement, d’autre part entre les salariés et les retraités et chômeurs. Le directeur général de la mutuelle avance aussi la crainte d’un désengagement de la Sécurité sociale.
«Avancer nos pions dans toute la France»
Prévifrance est néanmoins confiante dans son avenir et notamment pour ce qui est de l’ANI, avec la certitude de pouvoir répondre aux besoins des PME. Marché sur lequel elle affirme détenir un avantage concurrentiel. Forte de son chiffre d’affaires annuel de 150 millions d’euros, de sa croissance externe et de ses fonctions supports élargies, elle estime «être armée pour les contraintes à venir, au-delà de la surface financière». Classée dans les cinq premières mutuelles en termes de solvabilité, elle fait partie des 30 premières du secteur, dispose de 34 agences réparties dans 18 départements et couvre 250000 personnes en santé, 45000 autres en prévoyance. Henry Mathon évoque aussi une expansion en France. Elle est bien sûr présente à Paris auprès des pompiers, des salariés de grands musées ou encore de la mairie. «Malgré un ancrage sud-ouest, il y a une recomposition du secteur qui nous pousse à avancer nos pions dans toute la France.» Un ‘rapprochement’ encore discret prévu pour 2016, donc. «Nous préparons le terrain pour les années à venir.»
La rédaction
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