Pendant plusieurs semaines, l’usine des Forges de Tarbes avait fermé temporairement avant de reprendre sa production de munitions destinées à l’Ukraine. Malgré la reprise de l’activité depuis le jeudi 7 mars dernier, les salariés restent inquiets.
L’usine tarbaise a récemment fait face à un arrêt de sa production, soulevant des préoccupations quant à l’approvisionnement en obus de précision cruciaux pour les forces militaires. Spécialisées dans la fabrication de corps d’obus de 155 millimètres, les Forges de Tarbes jouent un rôle crucial dans la chaîne d’approvisionnement des munitions destinées à l’Ukraine.
Pendant plusieurs semaines, l’entreprise a interrompu sa production, suscitant des inquiétudes quant à la continuité de la livraison des munitions. Selon le mensuel économique, l‘Usine nouvelle, la direction de l’entreprise, tout en reconnaissant cette situation, assure qu’il s’agit d’un problème temporaire lié à des considérations logistiques et financières.
En effet, Europlasma, qui a repris les Forges de Tarbes en 2021, a souligné que cette interruption était nécessaire pour éviter tout problème de stockage et pour gérer efficacement la trésorerie de l’entreprise. Cependant, cette explication n’a pas apaisé les craintes des syndicats, qui dénoncent un problème structurel de financement et d’investissement.
Face à cette interruption de la production, les autorités françaises, conscientes de l’importance des Forges de Tarbes dans la chaîne d’approvisionnement en munitions, ont pris des mesures pour soutenir l’entreprise. Le ministère des Armées, dans le cadre du développement et de l’entretien de la Base Industrielle et Technologique de Défense (BITD), travaille en étroite collaboration avec les Forges de Tarbes pour garantir la continuité de la production d’obus d’artillerie, notamment pour les livraisons à l’Ukraine.
Ils assurent que depuis 2020, l’État français a été alerté des difficultés rencontrées par l’entreprise et s’est mobilisé pour assurer sa pérennité. Des avances remboursables d’un montant total de plus de 7 millions d’euros ont notamment été accordées en 2022 et 2023 pour moderniser l’outil de production et améliorer les capacités de l’entreprise.
Malgré l’interruption temporaire de la production, les Forges de Tarbes ont repris leurs activités le 7 mars dernier. Les dirigeants de l’entreprise restent confiants quant à l’atteinte des objectifs de production pour l’année en cours. La Direction Générale de l’Armement (DGA) assure un suivi régulier de l’entreprise, garantissant ainsi la poursuite de la mise en œuvre du plan d’investissement et la satisfaction des besoins en munitions, tant pour les forces françaises que pour les alliés internationaux, dont l’Ukraine.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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Commentaires
Serge Van Dyck le 10/09/2024 à 15:17
Voilà un cas où l'état doit mettre l'entreprise sous tutelle ou la rationaliser.
Estrade le 10/09/2024 à 18:08
En 1990 on nous a pris pour des imbéciles quand on disait que il ne fallait pas fermer les Aseneaux
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Lolo836604 le 10/09/2024 à 11:14
Il est vrai que ce fut un immense gâchis ! Le GIAT et ses 10 grands pôles à travers le pays, était un formidable outil militaro-industriel... Je me rappelle avoir travaillé sur les têtes de fusée de 155mm, et nous sortions environ 900 unités/jour alors qu'aujourd'hui, c'est péniblement 400/semaine... Sans compter les drames humains sur le volet social avec des déroulements de carrières anéantis.
Quel immense gâchis que le démantèlement du GIAT et d'en avoir vendu les miettes au privé... Aujourd'hui, NEXTER et KNDS se gavent et malgré tout, sans pouvoir faire face à la demande !
gilles payart le 10/09/2024 à 20:31
Bonjour, merci aux journalistes de nous tenir informé de la situation des FDT, mais quand je comprends qu'outre la modernisation de l'outil industriel vétuste avait nécessité l'arrêt de production, il apparaît qu'un sur stockage serrait un motif concomitant. Voici donc ma réflexion, pour une information détaillée ne pourrait on pas nous détailler le nombre d'ébauche d'obus de 155mm produits par jour, de manière à comparer avec le nombre d'obus sortant journellement des autres usines chargées d'assurer les interventions finales qui les rendront opérationnels. Cordialement G.P
Nicolas Meslin le 10/09/2024 à 11:35
Même pas foutu de faire le boulot correctement. L'enjeu est immense pour les Ukrainiens à qui l'on promet de l'aide ( que l'on soit d'accord ou non)
Il doit s'agir d'une erreur : comment peut on arrêter la production pour du sur-stock, mettre les salariés en arrêt et "en même temps" ne pas être en mesure d'honorer les promesses de livraison !
Même pas un tiers des promesses, j'ai honte de la France, et partout en France rien ne fonctionne.
Et pas une voix s'élève devant les mensonges de nos politiques et l'incurrie de notre administration autrefois si exceptionnelle.
Quelle tristesse d'être tombé si bas