Ce jeudi 27 juillet, le président du conseil départemental du Gers a rendu visite aux vignerons ; ces derniers souffrent d’une invasion de mildiou, un « pseudo-champignon » qui affaiblit les vignes.
Les vignes du Gers font face à une invasion de champignons. Après deux années catastrophiques en termes de rendement, les vignerons se retrouvent à nouveau face à une année 2023 compliquée pour leur récolte. Philippe Dupouy, président du conseil départemental, souhaite ainsi interpeller l’État « avant que les vins du Sud-Ouest ne disparaissent ».
Les conditions météorologiques de l’été 2023 mêlent humidité et pluie. Le Gers a notamment subi des « épisodes d’orages et averses courtes mais intenses et des pluies légères mais régulières » tout au long des mois de mai et juin. Cette association d’eau et de chaleur est souvent responsable des épidémies de mildiou, un « pseudo-champignon ». Celui-ci affaiblit les vignes et affecte leur capacité à produire du raisin jugé « sain ».
Cette maladie gagne du terrain dans le Gers. « On parle de 30 à 80% de pertes selon les cépages, c’est un véritable désastre », alerte Philippe Dupouy. Si les estimations sont encore incertaines et dépendent de la météo des prochaines semaines, le Département peut déjà anticiper les dégâts : « Les cépages rouges sont plus particulièrement touchés (Merlot ou Tannat par exemple), les cépages blancs ou destinés à la distillation d’armagnac le sont également (Ugni blanc). »
Les exploitations les plus touchées par le mildiou seraient celles en bio. Pour se rendre compte des dégâts, Philippe Dupouy s’est rendu au Domaine de Herrebouc, production de vins bio et biodynamiques, qui n’utilise que le cuivre en traitement de la maladie. Cette année, « 80% des vignes ont été grêlées et les 20% restants sont touchés par le mildiou. » Carine Fitte et Hélène Archidec, gérantes du domaine, ont alors confié au président du Département : « Nous sommes réellement inquiètes quant au devenir de notre production, notre viabilité est en jeu », avant de conclure : « En 2023, nous ne vendangerons pas. »
Si les productions bio inquiètent, elles ne sont pas les seules à avoir été touchées. Les vignes de Haute Valeur Environnementale ou conventionnelles n’ont pas été épargnées par le champignon et les aléas climatiques dans le Gers. Philippe Dupouy affirme alors : « Lors des premiers dégâts sur les cultures, on pouvait parler de stocks d’avance afin de garantir une entrée financière. Ce n’est aujourd’hui plus le cas pour tout le monde, les années de productions à perte se succédant. La viabilité de nombreuses productions est désormais en jeu. J’appelle l’État à réagir avant que les vins du Sud-Ouest ne disparaissent. »
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires