Si aujourd’hui l’eau est acheminée jusqu’à nos robinets dans des canalisations souterraines, invisibles aux consommateurs, il fut un temps où l’accès à l’eau potable résultait de véritables prouesses. Il reste des témoignages de ces exploits d’ingénierie et d’architecture : les aqueducs. Le Journal Toulousain vous propose de visiter 5 aqueducs antiques en Occitanie.
Une œuvre unique en son genre, à visiter dans l’Hérault. L’aqueduc de Castries est le plus important ouvrage hydraulique exécuté en France pour un particulier. Il a été imaginé par Pierre-Paul Riquet, l’architecte du Canal du Midi. Les travaux ont duré six ans pour achever cet ouvrage en 1676. Classé monument historique, l’aqueduc de Castries est long de 6 822 mètres, sur une dénivellation totale de trois mètres. Fait de pierres locales de Castries, il a été construit pour amener les eaux depuis la source de Fontgrand au parc du château de Castries. Sa partie la plus spectaculaire est sans doute les Grands Arcs (voir photo ci-dessus), qui culminent à une vingtaine de mètres du sol. Vous pourrez découvrir cette œuvre en vous promenant sur un sentier de randonnée qui le longe.
Toujours dans l’ancienne région Languedoc-Roussillon, mais cette fois-ci dans le Gard pour découvrir l’aqueduc de Nîmes. Long de 50 kilomètres, il débute au pied de la fontaine d’Eure à Uzès et traverse ensuite plusieurs communes du département avant d’arriver à Nîmes. Il passe notamment, à travers la garrigue, par le célèbre Pont du Gard et l’un des tunnels de Sernhac. Construit à l’époque antique, vers l’an 50, l’aqueduc devait apporter un supplément d’eau à la ville de Nîmes, qui ne comptait que sur une seule source irrégulière pour assurer ses besoins. Besoins d’autant plus importants lors de la construction des thermes et de nombreuses fontaines publiques. Si ce “serpent de pierres” est majoritairement souterrain, l’on peut l’observer cependant à de nombreuses reprises grâce aux 17 ponts situés sur son parcours.
Dans les Pyrénées-Orientales, se trouve le pont-aqueduc d’Ansignan. Situé au Nord de ce village catalan, à environ 300 mètres des maisons, il est le témoin de l’époque romaine dans la vallée de l’Agly. Long de 170 mètres et constitué de 29 arches, il a pour principale particularité d’être à double niveau. La partie supérieure est un aqueduc, qui peut monter jusqu’à 15 mètres de haut, tandis que la partie inférieure est un tunnel, praticable pour les hommes et les animaux. L’aqueduc est en dos d’âne pour suivre la courbure de l’arche principale, qui enjambe le fleuve de l’Agly. Construit au IIIe siècle, il servait, comme la majorité de ces édifices, à alimenter le village d’Ansignan en eau.
De retour ici dans le Gard, mais avec un ouvrage bien différent de celui de Nîmes. L’aqueduc de Balouvière est situé sur la commune de Laudun-L’ardoise. Composé de pierres et de briques, il est long de 62 mètres et déploie ses arches sur trois niveaux : l’arche unique pour enjamber le ruisseau en contrebas, le “Vallat de Balouvière”, qui est souvent à sec, cinq arches au second niveau et 13 au dernier étage. Inspiré du très célèbre Pont du Gard, dont on peut notamment retrouver l’architecture en trois étages, il a été construit à la fin du XIXe siècle pour alimenter les fontaines et les abreuvoirs du village de Laudun en eau potable. L’aqueduc de Balouvière est la seule partie aérienne de ce réseau, dont la majeure partie est souterraine.
Enfin, comme l’ouvrage d’Ansignan, qui se trouve également dans les Pyrénées-Orientales, l’aqueduc des Arcades est un pont-aqueduc. Situé dans la ville de Perpignan, il fait environ 300 mètres de long et est composé de 21 arcades, constituées en cayrou, ces larges briques pleines traditionnellement utilisées dans les pays catalans. L’aqueduc des Arcades s’étire d’Ille-sur-Tet jusqu’à Perpignan. Construit entre le XIIe et le XIVe siècle, cet édifice avait pour but d’approvisionner en eau le bourg de Perpignan, dont l’expansion est importante au cours du XIIIe siècle, sous l’impulsion des Rois de Majorque.
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