La nouvelle piste cyclable de la rue Valade était, tout le week-end dernier, prise d’assaut par des véhicules stationnés. La faute à la signalétique manquante et un effet mouton de Panurge généralisé.
Jeudi 22 février 2024, Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, inaugurait la rue Valade. Cette artère historique, reliant la faculté de Toulouse et la Place Saint-Pierre, se retrouvait officiellement dotée d’espaces verts et d’une piste cyclable toute neuve, en lieu et place de nombreux espaces de stationnement pour voitures. Mais, depuis samedi, la piste est impraticable : la faute à de nombreuses voitures garées sur l’ensemble de la bande goudronnée.
En résulte de nombreux problèmes de circulation : la route étant à sens unique, certains cyclistes se sont retrouvés à circuler sur les trottoirs, au grand dam des piétons et des personnes à mobilité réduite. Sur place, et tout le week-end, piétons et cyclistes se sont plaints de la situation. Cela n’a pas manqué de faire réagir les cyclistes toulousains les plus véhéments, notamment l’association 2Pieds2Roues, sur X. Pourtant, depuis deux mois que le nouvel aménagement existe, « aucun incident de la sorte n’avait été à déplorer », d’après la Mairie. Les vélos circulaient librement dans leur couloir dédié. La Ville a même fait installer du mobilier urbain (bancs, poteaux…) afin de limiter le stationnement sauvage dans le quartier.
Cet agglutinement si soudain survient après le début des travaux de grenaillage entamés en fin de semaine dernière. La signalétique au sol avait donc été (temporairement) effacée et des panneaux indicatifs déployés. « Mais on distinguait la piste malgré tout », souligne Laurence Katzenmayer, la maire de quartier du Capitole. Présente sur les lieux samedi, elle témoigne de « premières voitures venues se garer sur la piste et d’autres suivant le mouvement », et souligne un effet “mouton de Panurge“. « Des jeunes venaient passer le concours de Sciences Politiques. Certains marchaient sur les plates-bandes et je me suis même fait insulter quand j’ai rappelé que c’était une piste cyclable », déplore l’adjointe au maire.
Une incivilité en entrainant une autre, dès qu’une première personne s’est garée sur la piste, une nouvelle l’imitait… Jusqu’à ce que la piste soit transformée en aire de stationnement par les automobilistes. « Vendredi, il y avait des panneaux indicatifs clairs. Dimanche, ils avaient disparu ». Si l’adjointe pointe du doigt « un manque de civisme », tout en reconnaissant « un problème de signalétique », elle évoque également « un problème d’organisation » de la part de l’université du Capitole. « L’organisation de l’oral de Sciences-Po s’anticipe. Il y a un plan Vigipirate, un parking à la faculté… On ne peut pas laisser des centaines de personnes sur une place mal adaptée ».
Contactée par le Journal Toulousain, l’université se défend et veut apaiser la situation : « Notre université, au cœur de la ville, travaille en lien rapproché avec la Mairie de Toulouse afin que l’activité universitaire s’accorde au mieux avec la vie du quartier. Si les comportements sur la voie publique ne relèvent pas de sa responsabilité, l’université, dans son rôle de formation des citoyens, rappelle systématiquement la nécessité du bon respect des règles. Elle promeut également les modes actifs de déplacements et les transports en commun auprès de ses usagers. À ce titre, nous nous réjouissons de l’aménagement en cours de la rue Valade. »
À noter que, ce lundi matin, les travaux n’avaient pas encore repris, la faute aux derniers véhicules parqués sur la voie. Quand ils n’y seront plus, « les ouvriers remettront les marquages cyclistes, l’usage reprendra son cours normal », rassure Laurence Katzenmayer.
Adrien Pateau
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