Développée de manière collaborative en tenant compte de son impact sur la nature, l’application Géotrek montre que l’écoconception a toute sa place dans le numérique.
La plupart des randonneurs ou adeptes d’activités de pleine nature connaissent Géotrek, une application qui les guide et les informe sur leurs itinéraires. Une technologie mise en place il y a cinq ans en étroite concertation avec les parcs nationaux : « Il était déjà question, à l’époque, de limiter au maximum ses impacts écologiques. De même, aujourd’hui, pour la remettre complètement à jour, nous avons décidé de suivre une démarche d’écoconception », annonce Cindy Jeanblanc, la chargée de développement de Makina Corpus, qui propose des solutions professionnelles pour Web et mobile.
Experte en logiciel libre, cette société toulousaine revendique depuis 15 ans son appartenance à une communauté collaborative et innovante, mais aussi respectueuse de la planète. « Si, dans le numérique, l’écoconception est encore balbutiante, elle y est tout à fait possible », affirme celle qui fut justement, auparavant, chargée de mission écoconception au Centre européen de ressources sur les initiatives solidaires et les entreprises sociales (CERISES).
Ainsi, la consommation d’énergie, l’utilisation des serveurs, les capacités d’hébergement du site, l’architecture de l’application peuvent être optimisées pour qu’elle pèse moins sur l’environnement. « Avec plusieurs centaines de milliers de visiteurs par an, rien n’est à négliger. Même la façon d’écrire un code informatique peut faire gagner en performance », insiste Cindy Jeanblanc. Pour intégrer l’écoconception à chaque maillon de sa chaîne, Makina Corpus se fait accompagner, pendant un an par le dispositif Green Concept de la Chambre de commerce et d’industrie d’Occitanie.
La première étape consiste à établir un minutieux diagnostic de l’impact environnemental de Géotrek : « Nous nous sommes rendus compte qu’il nous manquait beaucoup d’informations. Ainsi, cette démarche d’écoconception nous donne aussi une meilleure vision de l’usage qui est fait de notre outil. Ce qui est très intéressant pour la société et le développement de futurs produits. »
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires