Urgence climatique, maintien de la biodiversité, qualité de l’eau ou de l’air… Les questions environnementales seront au cœur de cette campagne municipale. Et nombreux sont ceux qui veulent aller au-delà des objectifs fixés par la métropole toulousaine.
Comment Toulouse va-t-elle lutter et se préparer à l’augmentation des températures de 3 à 5 degrés d’ici la fin du siècle, annoncée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ? D’abord en suivant à la lettre les engagements pris par la France à l’issue de l’accord de Paris, signé par 183 pays en 2015. Ainsi, le Plan climat qu’ont définitivement adopté les élus de Toulouse Métropole en juin dernier prévoit une réduction de 40 % de nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990 et une baisse de 20 % de notre consommation d’énergie par rapport à 2012, accompagnées d’un doublement de la part du renouvelable.
Un ordre de marche qui suit également celui fixé par l’Occitanie pour devenir une région à énergie positive d’ici 2050. « Toutes les collectivités du territoire sont embarquées dans ce projet », rappelle Franck Chatelain, responsable de communication de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) d’Occitanie, qui accompagne la Métropole dans sa démarche. Sobriété dans notre consommation, efficacité de la production, ce spécialiste souligne l’immensité de la tâche, pour laquelle « il n’y a pas de solution miracle. Seule une accumulation de petites et grandes mesures mises bout à bout nous permettra de nous en sortir. Il faut agir simultanément sur de nombreux leviers, car tout est imbriqué », assure-t-il.
« Il faut agir simultanément sur de nombreux leviers, car tout est imbriqué »
Par exemple, en préservant les espaces verts en ville, on protège la biodiversité tout en luttant contre les îlots de chaleur. Ce qui est d’autant plus nécessaire à Toulouse, où « les températures ont du mal à baisser la nuit, notamment à cause d’un manque de végétaux ».
La lutte contre le dérèglement climatique aura également un effet direct sur la qualité de l’air des Toulousains. Directrice de l’observatoire Atmo’Occitanie, Dominique Tilak y voit « un enjeu majeur de santé publique pour lequel il doit y avoir une réelle prise de conscience ». Les chiffres publiés par cet observatoire de l’air font état d’une lente baisse de la pollution ces dernières années, « mais insuffisante pour passer en dessous des seuils critiques ».
Toulouse fait ainsi partie des 14 villes françaises qui ne respectent pas les normes européennes en la matière. Selon Atmo’Occitanie, entre 4 700 et 9 200 Toulousains sont particulièrement exposés et susceptibles de développer des maladies liées à la mauvaise qualité de l’air. Ils habitent tous aux abords des grands axes de circulation. « C’est bien sûr le trafic routier qu’il faut réduire, car c’est la principale source de pollution. »
Pourquoi ne pas instaurer des indicateurs plus lisibles et concertés avec l’ensemble des acteurs afin de mesurer les effets tangibles de la politique environnementale ?
Pourquoi ne pas freiner l’artificialisation des sols en créant des zones vertes et des espaces verts pour diminuer les effets des îlots de chaleur urbains ?
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