Les aidants ne disposant pas de statut juridique, impossible pour eux de prétendre à une rémunération. Pourtant, ceux consacrant beaucoup de leur temps à l’aide d’une personne manquent souvent de revenus. Pour les soulager, des aides indirectes existent.
5 millions d’aidants sont salariés et travaillent donc parallèlement au temps consacré à la prise en charge d’un proche en perte d’autonomie, handicapé ou malade. Contraints d’aménager leurs horaires, ils y laissent alors une partie de leurs ressources. Pour leur assurer une compensation, plusieurs possibilités.
Il existe des congés spécifiques aux salariés aidants — 80 % d’entre eux l’ignorent. Le droit du travail prévoit en effet le recours à un congé de solidarité familiale qui peut être activé lors de l’accompagnement d’un proche malade dont le pronostic vital est engagé. Celui-ci n’est pas rémunéré, mais permet de bénéficier de l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie s’élevant à près de 56 euros par jour.
De même, le salarié peut demander un congé de proche aidant (en remplacement du congé de soutien familial) lorsqu’il peut justifier d’au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise. Il offre la possibilité de cesser temporairement son activité professionnelle pour s’occuper d’une personne handicapée ou faisant l’objet d’une perte d’autonomie d’une particulière gravité. L’employeur n’est pas tenu de maintenir la rémunération. Cependant, ce congé ouvre le droit d’être salarié par la personne aidée.
Enfin, le congé de présence parentale peut être posé par un salarié dont l’enfant handicapé ou malade nécessite une assistance soutenue et des soins contraignants. Si, durant cette période, le contrat de travail est suspendu, et donc les ressources financières coupées, il permet de débloquer l’allocation journalière de présence parentale (dans la limite de 22 jours par mois).
Ces dispositifs prévus par la loi se cumulent avec les aides des Conseils départementaux aux personnes dépendantes. L’allocation personnalisée d’autonomie (APA), destinée aux personnes âgées, est généralement utilisée pour rémunérer un service professionnel à domicile. Mais, sous réserve d’une évaluation de la situation, il peut être décidé que celui le plus à même d’aider est un proche. Alors, il est possible pour l’aidé de payer ce dernier pour sa présence et ses soins. Mais il ne s’agit là que d’une indemnisation et non d’un salaire proprement dit. Seule exception, cette allocation ne peut être versée à un conjoint. Calculée en fonction du degré de dépendance, elle peut atteindre près de 1 720 euros par an en Haute-Garonne, selon les services du Conseil départemental en charge des solidarités, d’autonomie, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.
Dans la même optique, la prestation de compensation du handicap (PCH) est attribuée après évaluation de l’aide nécessaire par la Maison des personnes handicapées (MDPH). Le dédommagement familial est alors possible quand l’équipe médico-sociale estime qu’un proche est le plus indiqué pour amener les soins. Cette somme devra toutefois être déclarée au centre des impôts comme étant un revenu.
Un aidant familial peut ainsi percevoir près de 3,80 euros de l’heure. Il n’est pas question ici de rémunération, mais d’indemnisation par la personne aidée pour service rendu. Car l’objectif des politiques publiques menées n’est pas de professionnaliser les proches aidants, mais de permettre aux personnes dépendantes d’accéder aux soins dont ils ont besoin.
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