”(In)dépendance” est une création de la compagnie les Anachroniques qui aborde la question de la dépendance. Mêlant danse et théâtre, textes classiques et témoignages romancés, cette pièce est une sorte de documentaire poétique sur le quotidien des aidants.
Sur scène, trois femmes sont installées dans un intérieur aussi banal que douillet, symbolisé par un portant chargé de vêtements, quelques coussins et trois cubes en bois. Nous sommes chez monsieur et madame Tout-le-monde. En guise d’avertissement, une voix s’élève et déclame ”Le désespoir est assis sur un banc”, un poème de Prévert au funeste présage.
À travers quatre saynètes, ces trois femmes vont se confronter à la question de la dépendance et vivre ce bouleversement dévastateur : devenir aidant familial. Mêlant œuvres majeures de la littérature et véritables témoignages, la pièce ”(In)dépendance”, de la compagnie Les Anachroniques, aborde le sujet avec poésie et sincérité.
« Pour l’écrire, nous avons rencontré une quinzaine d’aidants, afin de distinguer les émotions les plus communes que l’on traverse dans cette situation et d’en faire un condensé. Outre la colère et la culpabilité, la question du sacrifice nous est apparue comme centrale. Avec l’idée que, dans certains cas, le don de soi peut conduire à la mort », présente Hegoa Garay, l’une des trois coauteures.
L’objectif ? « Déculpabiliser les aidants et leur permettre de trouver une forme de soulagement », souligne la comédienne. « Représenter le réel offre la possibilité aux gens de s’identifier : à ceux qui s’ignorent de comprendre qu’ils font partie de la catégorie des aidants, et à ceux qui le savent de prendre conscience qu’ils ne sont pas les seuls. » Dans un format court et systématiquement suivi d’un échange, cette création théâtrale dresse le portrait sans fard mais bienveillant d’une situation encore trop peu reconnue par la société.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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