En un week-end, l’Institut Pasteur a récolté 3,5 millions d’euros grâce à des personnalités du monde du jeu vidéo, lors du Z Event, en septembre dernier. Un succès colossal qui offre un nouvel horizon pour les associations dans leur quête de dons.
Tournoi Dragon Ball FigtherZ ©Toulouse Pixel School – Lucas HueberL’information a fait grand bruit. En septembre dernier, des stars de YouTube, de Twitch (plateforme de diffusion de jeux vidéo en direct) ou de la scène e-sport, réunies le temps d’un week-end pour le Z Event, organisé à Montpellier, ont réussi à récolter 3,5 millions d’euros pour l’Institut Pasteur en disputant des parties de “Fortnite” ou de “Just Dance”. Un record absolu dans le domaine du “stream caritatif”.
Et la confirmation d’une tendance lourde : le monde du gaming, avec ses millions d’utilisateurs et des communautés fidèles à chaque influenceur, s’impose comme un acteur majeur de la solidarité. « Cela n’a rien d’étonnant, car le jeu vidéo est devenu un média de masse. Et cette pratique est ancrée aux États-Unis depuis longtemps. Avec, bien sûr, la volonté de casser l’image un peu clichée véhiculée par cette industrie : celle du joueur solitaire et égoïste, isolé derrière son écran », explique Nikiforos Apergis, fondateur de l’Atelier Pop Culture, une société qui conçoit et anime des événements et prestations liés au jeu vidéo à Toulouse.
En 2018, il avait organisé, seul, un tournoi autour du jeu “Dragon Ball FighterZ”, au profit de l’hôpital des enfants de Purpan. « L’échelle était bien plus modeste, mais nous avons réussi à récolter plusieurs centaines d’euros », raconte Nikiforos Apergis. Selon lui, le succès de ces événements caritatifs tient à la démocratisation des pratiques en cours dans le monde du gaming : « Pour les personnes qui regardent des parties de jeu vidéo en ligne, il est devenu normal de verser un peu d’argent, ne serait-ce qu’un euro, à son youtubeur ou twitcher préféré. Cela permet de s’impliquer dans le fonctionnement et l’évolution de sa chaîne et dans une communauté. De plus, ils décident eux-mêmes de ce qu’ils veulent donner et quand ils le font ».
Ainsi, sur le bon vieux principe de la participation libre, des millions de petits ruisseaux font parfois de grandes rivières. Et les associations sont nombreuses à se positionner pour accueillir cette nouvelle forme de générosité.
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