Conseillère régionale d’Occitanie, la présidente de la première commission à l’égalité femme-homme dotée d’un véritable budget au sein d’une Région est une militante de l’ombre, plus proche des associations de quartier que des tribunes.
©Emmanuel GrimaultHabituellement discrète dans les médias, Nadia Bakiri s’est prêtée à l’exercice du portrait avec un peu d’appréhension. Issue d’un milieu populaire, cette native de Fumel, dans le Lot-et-Garonne, puise son engagement dans son histoire familiale. « Tout est lié à mon passé. Ma grand-mère a fui l’Algérie avec ses enfants, juste après le cessez-le-feu en 1962. Ils se sont retrouvés dans le camp de Bias. Très vite, mon père a compris l’importance de l’éducation et le risque de l’entre-soi ou du communautarisme », raconte cette petite-fille de harki.
« Les femmes de ma famille et de ma culture ont toujours été cantonnées dans des rôles et des postures de soumission. Mais mes parents nous ont élevées, mes sœurs et moi, pour être des femmes éclairées et réfléchies. C’est de là que vient mon investissement pour le droit des femmes. »
Après l’électrochoc de 2002 et la présence inattendue du Front national au second tour des présidentielles, c’est la candidature de Ségolène Royal aux primaires du Parti socialiste qui déclenche son engagement politique. « Son arrivée m’a donné envie de militer pour qu’une femme puisse prétendre à la présidence de la République. J’ai ressenti le même enthousiasme avec Carole Delga lors des élections régionales. Ce sont des femmes de la même trempe, au parcours exemplaire. Des modèles pour nous toutes. J’admire les femmes de combat », revendique cette militante féministe à la fidélité indéfectible envers sa présidente.
« J’admire les femmes de combat, ce sont des modèles pour nous toutes »
Viscéralement opposée à l’extrême droite et sensible à toutes les formes d’injustice ou d’obscurantisme, elle livre ses batailles « auprès des associations qui luttent pour l’égalité et accompagnent les victimes de violences faites aux femmes ». « Il reste du travail à faire, évidemment auprès de la jeunesse, mais aussi au sein des assemblées politiques où l’on entend encore des propos sexistes, voire racistes ou insultants. Surtout dans les rangs de l’extrême droite », ajoute la conseillère régionale. Même si Nadia Bakiri envisage son engagement dans la durée, elle assure ne pas avoir de plan de carrière : « J’ai milité pendant dix ans avant d’être élue et mon combat continuera sur le terrain. Que ce soit dans un parti ou dans une association. »
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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