Si l’innocuité du vinaigre blanc, du savon noir liquide ou du bicarbonate de sodium est avérée, il n’en va pas de même pour tous les produits faits maison. Leur fabrication ou leur utilisation peuvent parfois présenter des risques…
Manipuler des produits chimiques, même s’ils sont naturels, nécessite de prendre des précautions. C’est le cas en particulier lors de la fabrication du savon (voir page 8). En effet, la soude caustique qui sert à la saponification est extrêmement corrosive pour la peau, les poumons ou les yeux et peut agir plusieurs minutes avant qu’on n’en ressente les effets. Il est indispensable de respecter scrupuleusement les doses indiquées, de bien ventiler l’espace de travail et de porter gants, blouse et lunettes afin de se protéger des projections.
Pour se passer de conservateurs dans les cosmétiques, qui sont ainsi exposés aux germes, il faut les préparer dans un environnement propre, après s’être soigneusement lavé les mains et avec du matériel et des contenants stérilisés. Le résultat doit ensuite être gardé au frais et rapidement consommé. La fédération des industries de la beauté (Febea) recommande de choisir des flacons-pompes, pour ne pas le contaminer en plongeant les doigts dans le produit. Elle met particulièrement en garde au sujet des soins appliqués sur le contour des yeux, « une zone fragile à haut risque microbiologique ». Et encourage chacun à acheter des ingrédients provenant de l’Union européenne.
Il faut également se méfier du manque d’efficacité de certaines recettes dont on a exclu les principes actifs. Ainsi, un dentifrice qui ne contient pas de fluor protège moins des caries. Une crème hydratante ne l’est pas si elle est uniquement à base d’huile, car celle-ci n’humidifie pas la peau. Quant aux crèmes solaires de grand-mère, une récente étude publiée dans le journal “Health Communication”, conclut qu’elles sont au mieux insuffisamment protectrices, au pire dangereuses pour la santé, allant jusqu’à provoquer des brûlures. L’idéal serait d’y intégrer de l’oxyde de zinc, qui forme une fine pellicule blanche sur la peau, capable de repousser les rayons ultra-violets.
En fabriquant leur propre déodorant, les dermato-sensibles doivent, de leur côté, absolument proscrire le bicarbonate de soude, trop abrasif. Et s’ils le remplacent par la très efficace et plébiscitée huile essentielle de palmarosa, ils s’exposent alors à la présence possible de perturbateurs endocriniens et à des risques d’allergie.
Les huiles essentielles sont également très volatiles et il faut en user avec parcimonie lorsqu’on les intègre à des produits d’entretien. Extraites d’arbres, de plantes et de fruits, elles dégagent des terpènes qui peuvent déclencher des réactions cutanées et respiratoires. Dans tous les cas, l’agence nationale de l’environnement, conseille de bien aérer les lieux pendant et après le ménage, les particules stagnant dans l’air environ une demi-heure. L’Ademe, qui rappelle au passage que, si son odeur est agréable, cela ne signifie pas pour autant que le nettoyant est sain ou efficace. Et que pour minimiser les risques d’exposition, il faut utiliser des ingrédients le moins transformés possible et en limiter leur nombre.
Enfin, la prudence reste de mise lorsque l’on feuillette la multitude de recettes de beauté en ligne. Certaines sont mal dosées et peuvent laisser des traces sur la peau.
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