Porte-parole Europe écologie-les Verts au sein du mouvement Archipel Citoyen, en lisse pour les prochaines municipales à Toulouse, Hélène Cabanes entend changer la société par la politique. Selon elle, seule cette dernière peut amorcer des actes concrets, et de masse, pour répondre à l’urgence climatique.
® Franck AlixAu lendemain des élections européennes, dans lesquelles Europe écologie-les Verts est arrivé en troisième position avec 13,5 % des suffrages exprimés, Hélène Cabanes apparaît tout sourire : « C’est une belle réussite ! » Un succès au goût amer toutefois : « Malheureusement, les citoyens s’aperçoivent que, depuis 30 ans, nous avions raison de faire de l’écologie le cœur de nos réflexions. »
« Mon métier allait à l’encontre de tout ce en quoi je croyais »
Une prise de conscience que la porte-parole EELV, inscrite dans le processus des primaires municipales du mouvement local Archipel Citoyen, a elle-même concrétisée en 2014, date à laquelle elle s’encarte au parti écologiste. Depuis plusieurs années, la cause environnementale occupait de plus en plus de place dans sa vie. Jusqu’au jour où ses valeurs deviennent incompatibles avec son emploi. « Après avoir travaillé pendant 19 ans pour des sociétés privées du secteur des banques ou de l’immobilier, je me suis aperçue que mon métier allait à l’encontre de tout ce en quoi je croyais », se souvient Hélène Cabanes. En 2016, la rupture est radicale.
Elle quitte son poste et prend une année pour se recentrer sur elle-même.
Une introspection qui la ramène devant les portes de l’université où elle entame une thèse en économie et sociologie sur le rôle des entreprises privées dans nos sociétés. « C’était là le moyen de construire un nouvel avenir professionnel en adéquation avec mes convictions basées sur la nécessité de changer nos modes de production et de vie pour préserver l’environnement », précise-t-elle. Mais au-delà d’une réflexion sur l’évolution de nos sociétés vers un modèle plus vertueux, la jeune femme a besoin d’action.
« Je suis persuadée que, pour faire bouger l’ordre établi, le meilleur levier reste la politique », lance-t-elle. La politique au sens noble du terme, celle qui consiste à organiser la vie de la cité, dans un fonctionnement horizontal où le citoyen aurait toute sa place. Selon Hélène Cabanes, c’est ainsi que le message de l’urgence climatique peut passer au plus grand nombre. « Je suis peut-être naïve, mais je crois que la politique portée par un collectif autour de belles idées peut aboutir à de grandes choses », espère-t-elle. « Je voudrais ressentir l’engouement qu’a connu mon père lors de l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981. Le sentiment que tout est encore possible. »
En 2016, elle s’engage alors plus sérieusement et milite activement pour contribuer à une prise de conscience écologiste générale au travers de la politique. Elle y consacre une à deux heures par jour. Car, selon elle, si la sensibilisation aux problématiques environnementales doit être assurée par les associations et le monde scientifique, les politiques doivent pour leur part être dans l’action.
Et commencer par être exemplaire. « Je trie mes déchets, je fais attention à ma consommation d’énergie et je n’ai plus de voiture depuis 10 ans. Mais je ne veux pas être moralisatrice. Originaire de la campagne cantalienne, je sais qu’il peut être difficile de faire ces efforts. » D’ailleurs, à ses yeux, si les gestes individuels sont importants, c’est aux politiques de faire en sorte que des actions de masse soient possibles. « C’est à cet objectif que je veux travailler pour les prochaines échéances municipales. Archipel Citoyen est un beau projet pour lequel je suis prête à me mouiller. »
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