Les associations de victimes de la catastrophe d’AZF réclament l’aménagement sur le site d’un parcours de mémoire.
« Il est primordial d’avoir un lieu pour comprendre », lance Pauline Miranda, la présidente de l’Association des sinistrés du 21 septembre. Avec Plus jamais ça, le comité de quartier de Croix de Pierre et l’Association familles endeuillées, elle réclame à la municipalité l’aménagement d’un parcours de mémoire sur l’emplacement de l’ex-usine d’AZF. Présenté sous la mandature du précédent maire de Toulouse Pierre Cohen, son plan est déjà tout tracé : « Il s’agirait de placer des inscriptions de chaque côté de l’esplanade rectangulaire du mémorial existant à l’endroit même ou s’est produite la catastrophe en 2001 ».
À partir de la réplique de l’ancienne entrée du site de Grande Paroisse, sur une centaine de mètres, quatre ou cinq plaques reviendraient sur le déroulement des faits : l’histoire de l’usine, son explosion, les conséquences humaines et matérielles, et les différents procès, passés et à venir. « Nous le devons à la mémoire de tous ces morts. Nous le devons aussi aux plus jeunes : lorsque j’interviens dans des collèges ou des lycées, les élèves sont très réceptifs et posent beaucoup de questions. Il est important que ceux qui n’étaient pas nés à l’époque saisissent les raisons et l’ampleur de la catastrophe », insiste la porte-parole.
Les associations dénoncent par ailleurs le manque de considération de la mairie vis-à-vis de ce mémorial, inauguré en 2012. Les éclairages et l’installation sonore sont hors d’usage, les gerbes de fleurs sont fanées et son emplacement, tout comme celui de l’ancienne usine, n’est pas indiqué aux automobilistes. Composé de 397 tubes en inox, il se situe au bout d’une allée de 31 cyprès, comme le nombre des victimes de l’explosion. « Ce qui donne l’impression de se rendre au cimetière », estime Pauline Miranda.
Cette dernière souhaite qu’on les déplace afin de libérer la vue sur l’esplanade, « car l’aspect du mémorial change en fonction de l’endroit où l’on se trouve ». Son concepteur, l’artiste toulousain Gilles Conan, l’a imaginé ainsi justement pour que les Toulousains puissent suivre autour de lui un véritable parcours mémoriel.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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