La tête de liste d’Archipel Citoyen, Antoine Maurice, regrette les « attaques puériles » de Jean-Luc Moudenc, son adversaire au second tour des municipales à Toulouse. Celui-ci préférant « s’adresser aux électeurs » en révélant les quatre priorités du programme électoral de sa liste d’union de gauche.
Les deux candidats encore en lice pour les municipales de Toulouse, à savoir Jean-Luc Moudenc et Antoine Maurice, tentent de relancer leur campagne… Chacun à sa manière. Quand le premier accuse Archipel Citoyen « d’extrémisme », le second dénonce « la campagne de caniveau » d’Aimer Toulouse. « Nous constatons de leur part des attaques puériles, calomnieuses et même personnelles », lance Antoine Maurice.
Ce dernier se rappelle pourtant avoir entendu Jean-Luc Moudenc souhaiter que cette campagne soit digne et basée uniquement sur le fond. « Mais le fond, c’est lui qui le touche ! » estime le leader de la liste d’union de la gauche. Et de poursuivre : « Déjà en 2008 (lors de son premier duel électoral avec Pierre Cohen, ndlr), il prévoyait le déclin de la ville si le Parti socialiste sortait vainqueur et avait employé des méthodes similaires et archaïques. »
Mais pour Antoine Maurice, « ces polémiques restent insignifiantes, tout comme le projet de Jean-Luc Moudenc ! » Elles seraient révélatrices de « la fébrilité, de la peur de perdre le pouvoir et de l’absence de vision à long terme » du maire sortant. Une position que fustige Archipel Citoyen, qui appelle au changement et à l’alternance.
Pour mener à bien la transformation de la ville, Antoine Maurice et ses colistiers ont identifié des leviers prioritaires, remis au premier plan des municipales par la crise sanitaire. D’abord en engageant Toulouse dans la transition économique et écologique. L’un n’allant pas sans l’autre. Et c’est par l’exemple du secteur de l’aéronautique en crise que le candidat illustre ses propos : « Par paresse politique, Toulouse s’est entièrement reposée sur ce secteur florissant. Mais cette mono-industrialisation est dangereuse. »
Il prône ainsi la diversification économique par le soutien à des filières telles que l’alimentation, la transition écologique, l’agriculture de proximité ou encore la santé. Sans toutefois négliger le secteur aéronautique, dont l’avenir doit, selon lui, s’inventer à Toulouse. Pour cela, Antoine Maurice souhaite organiser des Assises consacrée à la problématique.
La protection des habitants prend également toute son importance dans cette campagne post-coronavirus. En particulier celle des plus vulnérables, pour lesquels Archipel Citoyen rappelle ses mesures phares. Gratuité de la cantine, encadrement des loyers, dispositif d’aide et d’intervention sociale, réduction de la fracture numérique… Et l’accueil des enfants dans les centres de loisirs, cet été, au travers des Fédérations d’éducation populaire.
Dans cette même optique, la liste unitaire de gauche entend assurer l’égalité d’accès au soin. Une promesse qui passe par la multiplication des maisons de santé pluridisciplinaires dans tous les quartiers. Et par un poids accru sur les décisions stratégiques du CHU de Toulouse. « Président du conseil de surveillance de la structure, Jean-Luc Moudenc n’a pas joué son rôle pour renforcer les moyens alloués », constate Antoine Maurice.
Ce dernier ne veut plus tenir une position de spectateur mais peser sur la politique du CHU : « En terme de ressources humaines, de prises de risques ou de démocratie sanitaire, je veux être acteur pour défendre les besoins des citoyens et des soignants. »
Dernier axe majeur, la culture et, par ricochet, l’art du vivre ensemble. Car « si pour certains elle est un luxe et une variable d’ajustement », elle reste essentielle à la transformation de la ville et au maintien du lien entre les habitants pour Archipel Citoyen. « Mise à mal par la baisse de 25 % des subventions allouées aux associations durant le mandat de Jean-Luc Moudenc, elle est une priorité pour nous », précise Antoine Maurice. Il invoque donc un plan de relance d’urgence des arts et de la culture, dont le projet Tèrra fait partie.
« Je suis tourné vers l’avenir et souhaite emmener Toulouse vers une écologie heureuse et populaire par le renouvellement démocratique », résume le candidat de gauche. Une volonté qu’il oppose à celle du maire sortant qu’il estime « bloqué dans les années 1980, enfermé dans une logique libérale et écocide ».
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