De la suppression de l’ENA aux annonces sur la fiscalité des ménages, les mesures prises par Emmanuel Macron jeudi 25 avril ne sont pas satisfaisantes pour les Gilets jaunes toulousains.
« Nous ne sommes pas surpris par ces annonces », lâche Gabriel, actif dans les commissions de Gilets jaunes à Toulouse. « Au premier abord, les mots utilisés laissent croire qu’Emmanuel Macron a pris en compte ce qui s’est dit. Mais il y a un décalage entre ce discours assez séduisant et les mesures concrètes énumérées. » Pour le Gilet jaune, le chef de l’État n’a pas compris « le sentiment d’abandon » de certains, mais a « travaillé son texte, comme un acteur ».
Première déception parmi les mesures de ce jeudi, le fait que le président de la République ait balayé le Référendum d’initiative citoyenne (RIC). « Nous ne nous attendions pas vraiment à ce qu’il l’accepte. Le RIC est certainement la mesure considérée comme la plus dangereuse par les politiques, car elle les oblige à rendre des comptes », poursuit Gabriel. Le jeune Gilet jaune n’a pas été séduit pour autant par l’alternative du chef de l’État, qui propose d’abaisser le seuil de signatures du référendum d’initiative partagée, qui existe depuis 2008, pour faire en sorte « que l’initiative puisse venir des citoyens ». Gabriel regrette « un tour de passe-passe habile qui met en avant le mot référendum, mais dans les faits ne lui donne pas du tout de pouvoir ».
Concernant la suppression de l’école nationale d’administration (ENA), il fait preuve de la même prudence : « C’est encore une grande phrase pour pas grand-chose. Mais quoi mettre à la place ? »
Quant aux services publics, Emmanuel Macron a annoncé qu’il n’y aurait plus de « fermeture d’écoles ou d’hôpitaux sans accord du maire de la commune d’ici la fin du quinquennat », mais aussi pas « de classes de plus de 24 élèves » de la grande section de maternelle au CE1. « Tout le monde le souhaite ! Mais nous craignons que “pas de fermeture d’écoles” se traduise par des fermetures de classes et “pas de fermeture d’hôpitaux” par moins de lits », poursuit Gabriel.
Pour les Gilets jaunes toulousains aucune des mesures symboliques demandées, comme la mise en place du RIC et le retour de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), n’étant au programme d’Emmanuel Macron, la mobilisation continue. Un “jour jaune” est prévu ce jeudi 2 mai avec des actions de blocage économique. Vendredi 3 mai, un concert de soutien aux Gilets jaunes est organisé au rond-point de la Socamil et samedi 4 mai au rond-point de Sesquières, jour où est annoncé l’acte XXV.
Maylis Jean-Preau
La rédaction
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