Archipel Citoyen a présenté, ce mercredi 26 février, ses préconisations en matière d’espace public et d’habitat. Des mesures visant à penser la ville collectivement et à la rendre accessible à tous.
« Une ville non pas faite pour le plus grand nombre mais adaptée à chacun ». Voilà comment Antoine Maurice résume la conception universelle prônée par Archipel Citoyen en matière d’espace public et d’habitat. Une démarche qui consiste à penser l’aménagement urbain en partant des besoins des personnes les plus empêchées.
Mais avant d’entrer dans les détails des propositions, « il faut d’abord regarder d’où l’on part », prévient François Piquemal, numéro trois sur la liste et ancien responsable de l’association Droit au logement 31. « Jean-Luc Moudenc dit aimer Toulouse mais il en chasse les habitants, il la défigure et il la brade. Et, pour couronner le tout, les décisions prises par ses amis du gouvernement ont mis le logement social dans une situation catastrophique », énumère-t-il.
Pour sortir de la « jungle urbaine », Archipel Citoyen préconise donc de remettre les habitants au cœur du jeu. Dès 2020, le mouvement prévoit l’organisation de grandes assises de l’urbanisme pour préparer avec les Toulousains une révision du PLUiH. Deux grandes ambitions guideront ces réflexions : renouer avec une véritable maîtrise publique du foncier, notamment à travers l’augmentation de la dotation de l’Établissement public foncier local (EPFL) et reprendre la main sur la conception de logements en construction, qu’il s’agisse de leur surface, de leur typologie ou de leur performance thermique, grâce à une charte des promoteurs.
Et pour illustrer concrètement son modèle de ville en transition, Archipel Citoyen propose que la Métropole rachète à l’État le terrain actuel de la Cité Administrative, qui va bientôt déménager, en vue d’y développer un nouveau quartier qui sera pensé comme un exemple de mixité des fonctions, des publics et des usages.
Autre grand chantier de l’équipe menée par Antoine Maurice : endiguer la spéculation afin de rendre la ville accessible aux classes populaires et moyennes. Pour lutter contre la hausse des loyers (+10 % entre 2014 et 2018 selon l’Agence d’urbanisme et d’aménagement Toulouse) elle fera de la candidature de Toulouse à l’expérimentation de l’encadrement des loyers une priorité.
« Et nous irons même plus loin. En 2022, nous organiserons un Vote d’initiative citoyenne pour un encadrement encore plus ambitieux, qui visera à faire baisser les loyers. Il ne s’agit pas d’une mesure extrême, mais simplement de revenir à la raison », poursuit François Piquemal. Sur la période 2022/2026, l’objectif sera ainsi d’atteindre une diminution de 2 % par an dans le parc privé et de 1 % dans le domaine social.
Et pour rendre possible un tel dispositif qui serait une première en France, Archipel compte donc sur la votation, « dont le but sera de peser face au gouvernement pour appuyer un changement du cadre légal actuel », précise Antoine Maurice. De même, la liste citoyenne envisage la mise en place d’un registre des loyers qui serait consultable au sein de la Maison du logement, un nouveau lieu qui regrouperait tous les services pour accompagner propriétaires et locataires dans toutes leurs démarches.
En ce qui concerne les logements sociaux, Archipel Citoyen se fixe l’objectif d’en construire 10 000 sur le mandat, avec une part plus importante qu’actuellement consacrée revenus les plus modestes. Enfin, Antoine Maurice compte lancer un grand plan de rénovation thermique des bâtiments.
« Nous ne nous contenterons pas d’orienter les particuliers vers des aides déjà existantes mais consacrerons un budget propre et inédit de la Métropole, à hauteur de 66 millions d’euros sur six ans, soit l’équivalent de ce que la municipalité actuelle a investi dans l’embellissement du centre-ville », assure-t-il. Un grand plan dont il estime à 170 million d’euros les retombées économiques.
Commentaires