Nouveau fonds d’urgence, guide pratique, formations gratuites… La Région Occitanie propose plusieurs solutions pour assurer l’avenir des clubs sportifs amateurs, fortement menacé par la crise sanitaire.
Au même titre que la culture ou la restauration, un autre secteur est en grande souffrance, mais dont on parle moins, celui du sport amateur. Déjà privés de compétition depuis le début de la crise sanitaire, voilà les 17 000 clubs et 1,4 millions de licenciés de la région Occitanie complètement à l’arrêt depuis l’instauration du couvre-feu à 18h. « En moyenne, les clubs ont perdu entre 20 % et 30 % de licenciés et dans certains sports en salle, on atteint parfois les 100 %. Beaucoup se demandent s’ils vont pouvoir continuer », s’inquiète Kamel Chibli, vice-président du Conseil régional, en charge notamment du sport.
Avec le spectre d’une saison blanche qui se dessine et l’éparpillement des bénévoles, le constat est en effet morose. « J’ai demandé aux différentes ligues de faire remonter des alertes sur les structures menacées de disparition. Nous restons vigilants et, en septembre, nous aurons une analyse affinée de l’état de santé des clubs amateurs dans la région », poursuit l’élu.
En attendant, le Conseil régional renforce son soutien au secteur. Après un premier fonds d’urgence d’un million d’euros, la collectivité a ainsi décidé de débloquer 500 000 euros supplémentaires. Une fois la délibération adoptée, en février, ce nouveau fonds sera dédié en priorité aux clubs amateurs employant au moins un salarié, « les plus impactés », dixit Kamel Chibli.
De plus, selon ce dernier, le rôle de la Région ne doit pas consister seulement à répondre à l’urgence mais à anticiper l’avenir. C’est la raison pour laquelle elle a élaboré un guide pratique qui sera distribué à l’ensemble des 17 000 clubs amateurs occitans. Intitulé « Entre adaptation et évolution », ce livret contient une foule d’informations pour assurer la viabilité financière des associations sportives.
« C’est une démarche unique en France que nous avons entamé avant la crise mais que celle-ci est venue conforter. Le manque d’informations concernant la gestion financière et administrative d’un club est un besoin criant qui émane du terrain », assure Kamel Chibli. Face à la technicité grandissante des réglementations sportives, les clubs trouveront ainsi dans ce guide des outils pour pérenniser leur recettes, maîtriser leurs charges et améliorer leurs outils de gestion.
Et pour répondre à une autre problématique du sport amateur, des formations digitales gratuites vont également être proposées par la collectivité à l’ensemble des bénévoles. Entre 150 et 200 modules seront disponibles afin de leur permettre de renforcer leurs compétences dans des domaines tels que la comptabilité ou la gestion.
« Le sport est vital pour la santé mais aussi pour la vie des villages et des quartiers. Tout ce que nous proposons a pour but de préserver cela en interrogeant le modèle économique très particulier du sport amateur », explique l’élu régional. Celui-ci a d’ailleurs un autre projet en tête : organiser des rencontres entre les clubs et les entreprises, à l’échelle des bassins de vie, afin de faire « matcher les deux ».
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