À mi-chemin entre le foyer et la famille d’accueil, les Villages d’enfants de la fondation Action Enfance proposent une structure adaptée aux fratries et aux mineurs placés durant de longues périodes. Un cadre protecteur conçu pour offrir les conditions d’un véritable chez-soi.
Derrière un portail discret, une allée distribue quelques maisons mitoyennes autour d’une aire de jeux. Ce petit lotissement à l’apparence ordinaire est un Village d’enfants qui héberge des mineurs protégés par une mesure de placement et confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Un dispositif intermédiaire entre la famille d’accueil et la Maison à caractère social (MECS), couramment appelé foyer.
« Chaque village est constitué de huit ou neuf grandes bâtisses où vivent une cinquantaine d’enfants. Dans chacune d’elles, six d’entre eux cohabitent et sont pris en charge par quatre éducateurs familiaux qui se relaient en permanence. La moyenne d’âge est d’environ 10 ans, mais beaucoup sont plus jeunes. C’est avant tout un lieu de protection, clos et sécurisé », présente Marc Chabant, directeur du développement à la fondation Action Enfance, l’une des organisations habilitées à déployer ces structures.
Afin de se rapprocher le plus possible du modèle familial, les éducateurs passent trois à huit jours consécutifs, nuits comprises, dans la maison. Ils partagent ainsi tous les aspects de la vie quotidienne avec les jeunes qu’ils prennent en charge. « Ils cumulent des fonctions liées au soin, à la sécurité et à l’éducation, habituellement occupées par des personnels spécifiques », précise-t-il. Ces travailleurs sociaux polyvalents s’appuient néanmoins sur une équipe complète d’une demi-douzaine de professionnels, présente sur le site, incluant notamment un psychologue.
« Huit ou neuf grandes maisons où vivent une cinquantaine d’enfants »
Ce dispositif, particulièrement adapté aux enfants dont la situation laisse présager une mesure s’étalant sur plusieurs années, permet également d’accueillir de grandes fratries sous un même toit. Ou dans des maisons voisines, quand les conditions le nécessitent. « Il faut parfois séparer les frères et sœurs pour éviter la reproduction de comportement de maltraitance entre eux. Le temps de stabiliser des modèles familiaux dysfonctionnant », explique Marc Chabant avant d’ajouter que chaque enfant bénéficie de sa propre chambre.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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