Les mesures de protection de l’enfance prennent fin aux 18 ans des bénéficiaires. Délaissés par les institutions qui les ont recueillies, ces jeunes majeurs se retrouvent dans une situation précaire qui peut les mener à la rue. L’Adepape 31 leur offre le soutien que l’on trouve normalement auprès de sa famille.
L’Association départementale d’entraide des personnes accueillies en Protection de l’enfance de Haute-Garonne (Adepape 31) est une organisation fondée il y a plus de 80 ans par d’anciens enfants pupilles de l’État. Des « enfants de la Ddass », comme ils se nomment eux-mêmes, qui ont eu la chance de s’en sortir et souhaitent accompagner à leur tour les jeunes majeurs quand ils perdent, parfois brutalement, le droit aux mesures de protection de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
« Il y a un manque de préparation à la transition. On ne peut pas dire à des enfants, du jour au lendemain : “Maintenant tu as 18 ans donc tu es autonome” », déplore Claude Le Merrer, vice-président de l’association et lui-même ancien pupille. Essentiellement financée par des dons, des legs et « une subvention minime du Conseil départemental », cette structure de bénévoles aide les jeunes qui viennent à leur rencontre à gagner leur indépendance en leur offrant un soutien économique, matériel et, surtout, humain.
« L’Adepape est un lieu de résilience incroyable »
Coup de pouce pour accéder à un logement, complément de bourses pour les études, banque alimentaire, financement du permis de conduire ou de soins médicaux, les champs d’action sont nombreux. Les relations humaines sont au cœur de ce projet solidaire qui revendique apporter le même soutien qu’une famille. « Nous ne sommes pas un service de l’ASE mais une association d’entraide. Les bénéficiaires ont notre numéro de téléphone personnel. La porte ne se ferme jamais », assure le bénévole.
Trois jours par semaine, une permanence offre la possibilité à des jeunes en difficulté, sur simple présentation d’un document attestant de leur parcours au sein de l’ASE, de trouver une oreille attentive et compréhensive. «Nous ne sommes pas dans le jugement. Le but est de retrouver l’estime de soi. C’est un lieu de résilience incroyable », insiste Claude Le Merrer.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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