Créée par des étudiants toulousains, l’association Les Outsiders propose aux victimes de harcèlement scolaire un programme de tutorat afin de casser le cercle vicieux de l’enfermement.
Comme leur nom l’indique, les Outsiders proposent une aide venue de l’extérieur. Une notion fondamentale pour Théo Gratiollet, l’un des fondateurs de l’association : « Le but est de se positionner en tant que tierce personne entre l’élève et sa famille ou entre l’élève et son établissement. Nous voulons jouer le rôle de médiateur pour apaiser les situations de harcèlement. »
Les Outsiders ont vu le jour en septembre 2017 à l’initiative de plusieurs étudiants toulousains, la plupart ayant été victimes ou témoins de harcèlement durant leur scolarité. « Hormis des discours de principe, il n’existe quasiment rien dans ce domaine. On en parle quand il y a des faits divers et ensuite on oublie. Nous avons donc décidé de partir de ce que nous avons connu personnellement pour mettre en place une aide concrète », raconte Théo Gratiollet. Pour cela, ils se sont entourés de psychologues et de professionnels bénévoles. Ils peaufinent désormais leur futur mode de fonctionnement.
Leur main tendue prendra notamment la forme du tutorat. Un jeune qui en fera la demande sera parrainé au quotidien par un étudiant qui aura suivi au préalable une formation. « Il y aura un premier rendez-vous avec l’élève et ses parents, à la suite duquel une commission de tutorat réunissant diverses compétences décidera des actions à mettre en place. Enfin, une convention sera signée pour matérialiser les engagements », poursuit l’étudiant en droit. L’accompagnement visera principalement à casser le cercle infernal du harcèlement en organisant notamment des activités culturelles et sportives pour renouer avec l’esprit collectif.
Mais parce qu’une aide aux harcelés sans cibler les harceleurs n’aurait pas de sens selon eux, les Outsiders entendent aussi proposer une assistance juridique et développer un volet sensibilisation auprès des écoliers ainsi que des enseignants. « S’il est bien formé, un professeur peut enrayer 80 % des phénomènes », assure Théo Gratiollet. L’association ne suit pour l’heure qu’une seule élève à titre expérimental, pour garantir la pertinence du dispositif, mais les sollicitations, déjà nombreuses, témoignent d’un besoin criant en matière de harcèlement.
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