Fougue. C’est un peu l’étoile montante du Parti Socialiste haut-garonnais : une jeune femme de 25 ans qui se sent avant tout militante !
Par Antoine Laviale
Déjà attablée dans une brasserie de Compans, Camille Pouponneau m’attend, alors même que j’ai deux minutes d’avance ! Un Coca-Cola Zéro devant elle, smartphone à la main, un foulard noir et violet noué autour du cou. Elle m’accueille, sourire aux lèvres, bien qu’un peu anxieuse de se prêter à l’exercice du portrait : «ça n’est pas évident de parler de soi.»
Elle n’a que 25 ans, dont 23 passés à Pibrac, la ville qu’elle aime ; lorsqu’elle en parle, on aurait presque envie de s’y s’installer… Ses parents, de gauche, mais non engagés, sont ingénieurs chez Météo France. Elle, elle choisit Sciences Po. Si son père a regretté qu’elle n’ait pas fait de mathématiques, aujourd’hui, elle ne doute plus de sa fierté pour elle. Aînée de quatre filles, elle compte vraiment sur sa famille qui est «un soutien», on le mesure dans son enthousiasme lorsqu’elle annonce la naissance de son neveu. C’est cette même famille qui lui donne la fibre politique «les soirs d’élections à la maison, c’était chaud !», et dès son adolescence, elle s’intéresse à la chose publique : «Sur MSN, alors que mes amis avaient des photos de profil de rappeurs, moi j’avais Ségolène Royal.» […] Elle sort de l’IEP de Toulouse, en 2012, avec un Master 2 en «Conseil Expertise et Action Publique». […] La même année, elle rejoint le Parti Socialiste, et devient l’Assistante Parlementaire de Carole Delga à Paris. En 2014, elle est élue conseillère municipale de sa ville, mais l’élection étant invalidé, elle perd son mandat. Très rapidement, elle reçoit l’investiture du PS pour se présenter sur le canton de Toulouse 7 aux dernières élections départementales, puis devient la benjamine de l’assemblée. Aujourd’hui, elle partage son temps entre le Conseil Départemental à Toulouse, et Montauban où elle est attachée parlementaire de Valérie Rabault.
«Les soirs d’élections à la maison, c’était chaud !»
Sur son avenir politique, Camille sourit, elle n’y pense pas… Son passage à Paris l’a profondément déplu : «Paris, ce n’est pas mon truc, ce que j’aime, c’est mon petit marché, la proximité, voilà ce qui me fait vibrer», assure-t-elle. Elle ne souhaite pas faire de la politique au sens politicien du terme : pour elle, c’est avant tout agir pour le «vivre-ensemble.» Ainsi, elle ne se considère pas comme une femme publique, mais plutôt comme une personne ayant des responsabilités. A ce titre elle dit vouloir donner l’exemple et «agir avec ses tripes et son cœur !» Révolutionnaire ? Elle ne pense pas l’être, mais plutôt «révoltée» contre l’indifférence. Sujet sur lequel elle a bâti son «ADN» politique et qui la pousse à se battre pour l’égalité des peuples et des territoires, notamment.
C’est essentiellement par la lecture qu’elle se construit, car si son livre de chevet est aujourd’hui «Aménagement du Territoire», elle reste passionnée par les auteurs intellectuels militants : de Simone de Beauvoir à Jean-Paul Sartre, elle pense que leurs livres lui ont permis de «vivre les vies que l’on ne peut pas vivre», bien qu’idéologiquement la proximité est frappante… Sa culture progressiste ne s’arrête pas à la lecture seule, mais l’entraine aussi vers l’art contemporain et elle voue, aujourd’hui, un véritable culte à Pierre Soulages, un « maître qui ne peint qu’avec du noir, mais où apparait un semblant de lumière». Au-delà de la lecture, elle aime courir, mais peu de chance de la croiser le long du Canal du Midi entre deux séances au Conseil Départemental, car c’est dans les espaces verts de la campagne pibracaise qu’elle aime «galoper.» Proximité toujours…
3 années phares :
2012 : Adhésion au PS
2014 : Elue à Pibrac
2015 : Elue Conseillère Départementale
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