Les principaux candidats aux élections régionales de 2021 en Occitanie réagissent à l’avis rendu, ce lundi 29 mars, par le Conseil scientifique, à propos d’un éventuel report du scrutin prévu en juin.
Le Conseil scientifique a évalué les risques sanitaires liés à l’organisation des élections régionales et départementales en juin prochain. Dans son avis, rendu, ce lundi 29 mars, au premier ministre et aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, l’instance présidée par Jean-François Delfraissy ne se prononce pas vraiment. D’un côté, elle souligne « la forte contagiosité du variant britannique » et fait remarquer que si le scrutin était reporté en septembre, « les risques de contamination seraient sensiblement moindres qu’au cours du mois de juin en raison d’un niveau prévisible de vaccination nettement plus élevé ». D’un autre, elle prévient que « le niveau observé de circulation du virus pourrait être accru par une moindre vigilance » au cours de l’été et du risque de l’apparition de nouveaux variants.
« Si le Conseil scientifique ne tranche pas, cela montre bien qu’il y a la possibilité d’un maintien en juin. C’est au gouvernement de s’en donner les moyens », en déduit Antoine Maurice, tête de liste EELV en Occitanie. Selon lui, « un report du scrutin après l’été serait malvenu, à l’approche des présidentiels et avec le risque que les comptes de campagne se chevauchent. » De son côté, le candidat Les Républicains Aurélien Pradié imagine le pire. « Lors du premier report du scrutin on nous jurait qu’il se déroulerait bien en juin. Aujourd’hui, je crains que l’on nous fasse une entourloupe. Et que l’on essaie de repousser les régionales après les présidentielles… ». Un tel scénario favoriserait les candidats Lrem, dans l’hypothèse d’une réélection d’Emmanuel Macron au poste de président de la République.
En ce qui concerne le déroulement de la campagne électorale, le Conseil scientifique prône un maximum de dématérialisation, la vaccination des candidats, le dépistage régulier des équipes ou l’interdiction des rassemblements politiques. Ce à quoi adhère Antoine Maurice : « Nous sommes préparé à ne pas faire une campagne traditionnelle »… Mais qui fait tiquer Aurélien Pradié : « Il ne faudrait pas rendre la tâche de la candidature impossible. Si les élections peuvent se tenir mais que personne ne peut se parler, ce n’est plus un rendez-vous démocratique ».
Quant au scrutin lui-même, le Conseil défend la possibilité pour chaque électeur de disposer de deux procurations, « à défaut d’un vote par procuration ou par anticipation », qu’Antoine Maurice appelle de ses vœux. Des bureaux de vote gérés par des personnes vaccinées et des plages horaires réservées aux personnes les plus vulnérables. Une tenue à l’extérieur, si la météo le permet, voire étendue sur plusieurs jours… les propositions des experts recoupent celle d’une dizaine de présidents régionaux, dont fait partie Carole Delga. Dans une tribune publiée la semaine dernière dans le Figaro, ils écrivaient : « Nous savons qu’il est possible d’organiser les opérations de vote dans le cadre d’un protocole sanitaire très sûr. (…) Nous ne pouvons pas suspendre la démocratie à un retour à la normale alors même que tout le monde s’accorde à penser qu’il faudra s’habituer pour longtemps à vivre dans un nouveau contexte sanitaire ». Toujours selon les informations du Figaro, les députés et sénateurs pourraient, à leur tour, se prononcer sur la question, ce jeudi, avant que l’exécutif ne rende sa décision.
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