Ce lundi 16 août, l’association Météo Pyrénées a publié deux photos saisissantes du glacier d’Ossoue, dans les Hautes-Pyrénées, qui témoignent de sa disparition annoncée.
Les deux photos ont 44 ans d’écart et le contraste est saisissant. Ce lundi 16 août, l’association Météo Pyrénées a publié deux clichés du glacier d’Ossoue, le plus important du versant français des Pyrénées, prises à près d’un demi-siècle d’intervalle. L’imposant manteau neigeux a laissé place, en 2021, à une coulée qui laisse entrevoir la pierre sous la glace. « En 150 ans, le glacier à perdu 100 à 150 mètres d’épaisseur. Depuis 2002, sa fonte s’est accéléré et il a perdu près de 40 mètres de couche de glace. C’est une partie du patrimoine pyrénéen qui s’en va », déplore Christophe Dedieu, président de Météo Pyrénées, une association de photographes et météorologues amateurs basée dans les Pyrénées-Orientales.
Ce glacier, qui mesurait originalement près de 5,5 kilomètres de long était pourtant l’un des plus protégé de la chaîne des Pyrénées, en raison de sa haute altitude. « Le glacier d’Ossoue est une véritable mer de glace qui se déverse dans la vallée. Son plateau sommital se situe à 3000 mètres. C’était un symbole fort de l’imaginaire collectif et les gens y sont très attaché. Malheureusement, dans moins d’une quinzaine d’années il n’en restera plus rien », alerte Christophe Dedieu. Aujourd’hui, ce passage obligé de l’ascension du Vignemale ne s’étend plus que sur 1,3 kilomètres.
Et les derniers jours de fortes chaleurs viennent de porter un coup supplémentaire au glacier. « En dix jours, on a beaucoup perdu car il n’y a plus assez de neige pour le protéger. Ce phénomène, conséquence du réchauffement climatique, se constate sur tous les glaciers de la chaîne des Pyrénées », ajoute le météorologue amateur.
Depuis 7 ans, la centaine d’adhérents de l’association collecte des images, récentes ou anciennes, pour documenter les phénomènes météo et l’évolution du climat tout le long des Pyrénées. « De nombreuses personnes nous envoient des photographies ou des cartes postales anciennes de leur collection privée. Cela nous permet de documenter la situation et de faire de la vulgarisation », explique Christophe Dedieu.
Végétation qui change et espèces animales qui migrent vers les sommets, pour lui les effets du réchauffement climatique sont indéniables. « C’est une évidence pour tout ceux qui vont en montagne », confirme-t-il. Or, avec des températures moyennes toujours plus fortes, l’avenir du glacier est fortement compromis. « Si la neige ne tombe pas suffisamment en hivers, elle aura fondu chaque année en juillet au lieu de protéger la couche de glace jusqu’au mois de septembre. Et le glacier fondra d’autant plus vite. C’est la fin, c’est triste », conclut-il.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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