Selon la société Karos, 20% de court-voiturage, soit le fait de covoiturer pour ses trajets domicile-travail, permettrait d’éradiquer les embouteillages à Toulouse.
Tous les ans en septembre, c’est le même problème, la rentrée rime inévitablement avec le retour des embouteillages. Un phénomène qui a pu se constater dès ce lundi 30 août. Bien que le thème revienne régulièrement dans les débats politiques toulousains – il était encore au centre de la dernière campagne municipale – la situation ne semble guère s’améliorer concrètement.
Et si une des solutions résidait dans la capacité des automobilistes de l’agglomération de Toulouse à se convertir au court-voiturage ? En effet, si la pratique du covoiturage est largement répandue pour les vacances ou autres longs trajets, c’est (encore) loin d’être le cas en ce qui concerne les courtes distances. Et, en particulier, pour les déplacements domicile-travail. Pourtant, selon la société Karos, spécialisée dans ce domaine, atteindre 20% de trajets en court-voiturage pour se rendre au travail permettrait d’éradiquer les embouteillages sur la rocade toulousaine.
“Nous nous appuyons sur des études ainsi que sur l’analyse des données du trafic en Île de France qui démontrent qu’entre 10 et 20% de voitures en moins, selon les situations locales, la circulation redevient fluide. Et le Covid a malheureusement été un très bon retour d’expérience en la matière.”, explique Olivier Binet, cofondateur de l’application Karos. En pleine progression, malgré la crise sanitaire, celle-ci permet donc de connecter entre eux les covoitureurs pour se rendre sur le lieux de leur travail en fonction de leurs habitudes quotidiennes de déplacements.
Implantée à Toulouse depuis 2018, la société revendique à ce jour 15 000 covoitureurs et 300 000 trajets. La moitié d’entre eux sont liés au partenariat noué par Karos avec Toulouse Métropole et plusieurs entreprises du nord-ouest toulousain (Airbus, Safran…) dans le cadre du projet Commute. Une quinzaine d’autres employeurs de l’agglomération toulousaine comme Météo France ou Latécoère font également appel aux services de Karos pour permettre à leurs employés de bénéficier de solutions de covoiturage.
“Nous faisons notre part pour décongestionner la ville mais nous avons bien évidemment vocation à faire plus. Il reste énormément d’efforts à réaliser pour expliquer au gros de la population que des solutions sont à portée de main. Il faut encore casser ces fausses idées sur le covoiturage comme le manque de flexibilité. En réalité, c’est le contraire, nous avons conçu notre solution pour être la plus souple possible et coller aux attentes des utilisateurs”, poursuit Olivier Binet.
Selon ce dernier, la fin des embouteillages grâce au covoiturage est une éventualité loin d’être irréaliste. Atteindre 20% de court-voiturage dans l’agglomération de Toulouse reviendrait ainsi à convaincre chaque adepte de l’autosolisme (le fait de prendre sa voiture quand ont est seul) de covoiturer une journée dans la semaine. De plus, les réglementations évoluent en faveur du partage de la route, ajoute l’entrepreneur. “La Loi LOM (loi d’orientation des mobilités, ndlr) a considérablement simplifié l’instauration de voies réservées au covoiturage. Très peu de collectivités sont prêtes à se lancer hormis quelques expérimentations en cours, c’est long à mettre en place, mais tout le monde sortirait gagnant de ce type d’aménagements”, assure-t-il.
Car au delà des bienfaits écologiques, la lutte contre les embouteillages bénéficie surtout aux habitants des zones périurbaines ou rurales qui ne disposent pas de réseau de transports en commun et n’ont pas d’autre solution que la voiture. “7 Français sur 10 sont dans cette situation et parmi nos utilisateurs qui font des déplacements pour travailler à Toulouse, nous avons des personnes qui viennent de cinq départements différents. Le covoiturage est une vraie solution pour améliorer la vie de ces gens-là”, conclut Olivier Binet.
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