Comme l’ensemble du monde du sport amateur, la ligue Occitanie de rugby a suspendu toutes ses activités le temps du confinement. Reprise et adaptation des championnats, son président Alain Doucet fait le point sur la situation sportive et économique.
Depuis le début de l’épidémie, les associations sportives font des pieds et de mains pour maintenir leurs activités. Vestiaires et buvettes fermés, matchs à huis-clos… Mais depuis l’annonce du reconfinement, ce mercredi 28 octobre, les clubs amateurs ont dû fermer totalement leurs installations. « Tous les matchs et entraînements sont suspendus jusqu’à nouvel ordre », confirme Alain Doucet, le président de la Ligue Occitanie de Rugby. Une décision douloureuse mais qui, espère-t-il, permettra « d’échapper à l’enfer et d’éviter de propager l’épidémie ».
Pendant au moins un mois, les sportifs amateurs devront donc se contenter d’un peu de gymnastique à domicile ou de petits joggings dans le cadre des sorties dérogatoires. Et ce n’est qu’au premier décembre, si le confinement n’est pas prolongé, qu’ils pourront retrouver le chemins des stades. Mais pour reprendre les compétitions, il faudra même attendre l’année 2021. « Après une telle interruption, les joueurs devront se réhabituer aux efforts physiques intenses avant de rejouer des matchs. Il faut au moins quinze jours de préparation pour cela. Si l’on ajoute les fêtes de Noël, les championnats ne pourront donc pas redémarrer avant le mois de janvier, dans le meilleur des cas », précise Alain Doucet.
C’est donc le spectre d’une deuxième saison tronquée qui se profile. Et, pour éviter de perdre l’enjeu sportif des montées et descentes, la Ligue Occitanie de rugby réfléchit à un aménagement des compétitions et des calendriers. « Nous allons nous réunir avec les différentes instances dirigeantes pour étudier la meilleure stratégie à adopter », précise le dirigeant. En plus d’adapter les championnats, la ligue de rugby se prépare à retrouver des restrictions sanitaires contraignantes. « Le sport amateur va devoir se réinventer et s’adapter aux réalités sanitaires. Au moins tant que nous n’avons pas trouvé un vaccin », se résout-il.
Mais au-delà des questions sportives, Alain Doucet s’inquiète aussi des enjeux économiques. Pour lui, le monde du sport amateur fait partie des oubliés des mesures d’aides gouvernementales. « Quand j’écoute les informations, j’entends qu’on se soucie de beaucoup de monde sauf de nous. Pourtant, les associations sportives jouent une rôle social et citoyen important. Nous représentons des milliers d’éducateurs bénévoles qui, chaque week-end, partagent les valeurs et les vertus du sport. L’État doit le prendre en compte et nous donner les aides qu’on mérite », revendique-t-il.
Pour lui, l’État devrait mettre en œuvre un grand plan de sauvegarde du sport amateur. En développant des chèques sport loisir qui pourraient servir au moment de la reprise, ou en exonérant les clubs de charges qui pèsent sur leurs budgets. D’autant plus que ces derniers sont privés de ressources telles que les buvettes ou les billetteries. « La fédération fait ce qu’elle peut en prenant à sa charge une part du coût des licences ou des assurances, mais elle n’a pas de planche à billet. Il ne faut pas qu’on laisse nos clubs mourir à petit feu », alerte le président de la ligue Occitanie de Rugby.
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