Pierre Cohen a accepté la fusion et, selon nos informations, Nadia Pellefigue et Antoine Maurice seraient en passe de valider un accord pour une union de la gauche au second tour à Toulouse… Si second tour il y a.
Après une soirée électorale hors norme, coronavirus oblige, les différents partis de gauche encore en lice au second tour des municipales ont commencé à discuter dès les résultats tombés. Jean-Luc Moudenc affiche 36,18% des voix à Toulouse, Archipel Citoyen 27,56%, Nadia Pellefigue 18,53% et Pierre Cohen 5,66%. Pour contrer le maire sortant, ce dernier a accepté de fusionner.
Dès la nuit de dimanche à lundi, des négociations se sont déroulées conformément aux dispositions prises en amont par chacune des listes. Elles ont abouti tôt ce matin à un premier accord entre Antoine Maurice et Pierre Cohen. Après avoir difficilement atteint la barre des 5% lui permettant de fusionner au second tour, l’ancien maire n’avait pas fait mystère de son intention de se ranger derrière Archipel Citoyen.
Dans le contexte exceptionnel de l’épidémie de Coronavirus, les deux hommes ont même rédigé un premier communiqué commun afin d’indiquer les premières mesures qui seraient prises pour protéger les Toulousains en cas de maintien du second tour qui les verrait accéder au Capitole. Parmi ces décisions : transformer Allo Toulouse en service d’aide et d’écoute assuré par les agents sur la base du volontariat, assurer la continuité des services publics municipaux, organiser des solutions de garde d’enfants pour les personnels des services publics essentiels ou encore mettre en place des services de transport à la demande pour les personnels soignants afin de pallier à la fermeture du métro après 22h30. « Chacune de nos décisions sera prise en lien avec la préfecture de Haute-Garonne et l’Agence régionale de santé », précise le texte.
Parallèlement, les têtes de listes Archipel Citoyen et Une nouvelle énergie, elles se sont rencontrées cet après-midi pour s’entendre. « L’échange a été constructif, et les discussions sont toujours en cours », affirme Nadia Pellefigue. Ce que confirme Antoine Maurice dans un communiqué : « Nous avons élaboré un projet commun. Il contient un programme politique ambitieux à la hauteur de l’urgence climatique et sociale, une liste dont la composition respecte le choix exprimé par les électeurs du premier tour, et un code éthique et la volonté d’expérimenter de nouvelles formes de démocratie. »
Ainsi, Jean-Luc Moudenc trouverait sur sa route, une gauche unie au second tour… Si second il y a ! Car selon les informations que sont parvenues à obtenir les candidats, le gouvernement laisse encore la porte ouverte à deux options : valider l’élection des maires élus dès le dimanche 15 mars et garder les résultats en suspend pour les communes se dirigeant vers un second tour, pour un report de ce dernier en juin prochain. Ou, annuler purement et simplement le scrutin pour le rejouer en juin ou en octobre 2020, voire l’année suivante.
« Nous ne savons pas quel choix fera le gouvernement, nous sommes dans l’expectative », affirme Nadia Pellefigue. « L’accord sera prêt dans l’après-midi mais le report ou l’annulation de l’élection va forcément changer la donne », poursuit-elle. En attendant, la candidate socialiste joue la carte du rassemblement en proposant une fusion de sa liste « à la proportionnelle » des résultats du premier tour. « J’aurai pu négocier plus mais nous sommes dans l’urgence d’une union de la gauche à Toulouse. La priorité est de rompre avec l’équipe sortante », précise-t-elle. Une position qui, en cas d’annulation de l’élection, obligerait les listes de gauches à s’entendre dès le premier tour. « Je n’ai jamais caché que le rassemblement était ma priorité, mais sur la base d’un projet commun » termine la candidate.
Commentaires