Après le maire de Toulouse, c’était au tour des élus de l’opposition métropolitaine de faire leurs vœux pour 2023. Ils souhaitent que Jean-Luc Moudenc « prenne des mesures claires face aux urgences sociales et environnementales », notamment l’ouverture de la mutuelle communale à tous les habitants ou le recul d’un an de la ZFE.
Les élus de l’opposition ont éprouvé une satisfaction amère à la lecture des vœux du maire. « À travers eux, Jean-Luc Moudenc nous a remercié et montré que notre action et notre projet sont inspirants », note Antoine Maurice, le président du groupe Toulouse Écologiste, Solidaire & Citoyenne (TESC). Selon les membres de l’opposition, le maire a en effet « repris des propositions de leur programme de 2020 ».
Ils citent notamment la mutuelle communale, la politique vélo, la piétonnisation de la rue de Metz, les cours oasis dans les écoles ou encore les rues scolaires. « Mais au-delà des concepts ou des mots repris, c’est souvent une pâle copie qui est proposée », déplore le président de TESC. Les élus de l’opposition demandent ainsi au maire de Toulouse et président de la Métropole de « faire mieux » cette année.
« Nous formulons le vœu qu’en 2023, Jean-Luc Moudenc prenne des mesures claires face aux urgences sociales et environnementales », appuie Antoine Maurice. Sa collègue, Isabelle Hardy, ajoute : « Poursuivre les projets que nous avons lancés ne suffit plus aujourd’hui ». Tout d’abord, l’opposition exige l’ouverture de la mutuelle communale à tous. Elle s’adresse uniquement aux seniors les moins aisés.
« La mutuelle ne concerne que 1 600 personnes pour une commune qui compte des centaines de milliers d’habitants, dont des milliers de personnes en situation de précarité et de renoncement aux soins. Elle méritait d’être ouverte à tout le monde. Nous proposons donc une mutuelle communale universelle élargie à tous ceux qui en ont besoin pour une réelle politique de solidarité », suggère Antoine Maurice.
Autre point sur lequel l’opposition souhaite des « avancées concrètes » : la politique vélo. « Il est vrai que la municipalité a doublé le budget. Mais il reste faible », souligne Antoine Maurice. Le budget vélo de Toulouse Métropole s’élève à 80 millions d’euros pour le mandat. « Il doit passer à 50 millions par an dès 2023. Il faut un budget annuel pour avoir un réel rythme », estime l’élu d’opposition.
Il juge en effet le rythme de développement du vélo insuffisant dans l’agglomération. « Entre 2020 et 2021, la Métropole a construit seulement neuf kilomètres de pistes cyclables. Pourtant, l’ambition est de réaliser 1 000 kilomètres en 10 ans, soit 100 par an. Nous sommes donc à -90% de l’objectif à atteindre », relève le président de TESC. Il poursuit : « À Toulouse, le REV (Réseau Express Vélo) reste un rêve ».
Si les élus d’opposition souhaitent un coup d’accélérateur sur le développement du vélo, ils veulent en revanche que la municipalité ralentisse sur la ZFE (Zone à faibles émissions). « Cette ZFE est punitive », dénonce Thomas Karmann, élu communautaire et membre du groupe Métropole, Écologiste, Solidaire et Citoyenne (MESC). Il demande d’ailleurs à reporter la prochaine étape de la ZFE, qui interdira le 1er janvier 2024 aux véhicules Crit’air 3 de circuler dans la zone, à 2025.
« Nous voulons également que chacun des habitants ait accès à un conseiller mobilité, qu’il y ait une dérogation temporaire pour ceux aux revenus bas et que Tisséo prenne en charge le prix des transports pour ceux qui abandonnent leur voiture », détaille Thomas Karmann. Il exige aussi un plan d’urgence sur les transports pour « ne pas laisser les habitants sans solution » avant la mise en service de la 3e ligne de métro.
L’opposition a par ailleurs tiqué lorsque le maire a affirmé avoir « créé des cours oasis et des rues scolaires ». « Il ne s’agit que d’expérimentations dans neuf écoles sur les 210 que compte la Ville », relève Antoine Maurice qui désire « un grand plan de rénovation et de sécurisation des groupes scolaires existants », avec au programme : réhabilitation énergétique, cours oasis et sécurisation des abords des écoles.
« Il faut que ces propositions soient entendues en 2023 », espère le président de TESC qui a communiqué les premières données de son observatoire des écoles. « Il en ressort que les moyens alloués aux écoles sont jugés insuffisants, le taux d’encadrement trop bas et les établissements inadaptés face au dérèglement climatique », conclut Antoine Maurice. Autant de problèmes que viendrait régler le grand plan de rénovation et de sécurisation.
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