YOLO. J’y vais ou j’y vais pas ? J’ose ou pas ? Ce début d’année, période de résolutions, est peut-être le signal. Décider de se réinventer professionnellement et de changer de costume mérite réflexion. Le dossier de cette semaine donne des clés pour ceux qui se posent la question d’une reconversion. Recommandations, astuces et témoignages qui permettent de prendre du recul. Ceux qui ont fait le grand saut conseillent ceux qui n’ont pas encore franchi le pas.
«J’étais à deux doigts du burn-out.» C’est ainsi que Samuel, 32 ans, raconte comment, voilà quelques mois, il a songé à claquer la porte de son travail de technicien dans l’industrie aéronautique. «J’ai développé un sentiment d’impuissance. J’avais l’impression de donner un maximum et de ne pas réussir à atteindre l’objectif demandé, ni d’avoir de reconnaissance.» Si ses supérieurs se montrent à l’écoute, le soulagent de certaines tâches, le malaise demeure. «Le fond de mon travail, c’est-à-dire faire du dessin, trouver des solutions techniques à un problème m’intéresse. Mais, comme tout métier, il y a aussi des tâches et des contraintes et elles ont pris le pas sur le reste.» Samuel réfléchi donc à un changement professionnel radical : intervenant musical ou éducateur spécialisé. «Je voulais me tourner vers l’humain.»
Comme lui, de nombreux Français songent à un virage à 90 degrés dans leur carrière. Selon Bérangère Touchemann qui dirige un cabinet de coaching de carrière en région toulousaine, «c’est une tendance de fond.» D’après elle, le phénomène s’accentue ces dernières années avec l’arrivée sur le marché du travail de la génération Y, ceux qui sont nés dans les années 1980-1990. «Ils sont prêts à changer d’emploi s’il ne colle pas à leurs valeurs. Cet état d’esprit infuse dans les entreprises.» Depuis quatre ans, la coach a ainsi accompagné plus de 300 personnes désireuses d’insuffler du changement dans leur vie professionnelle. Parmi ses clients, «beaucoup de cadres, surtout des femmes, mais aussi des instituteurs, des militaires, tous dans une tranche d’âge de 30 à 45 ans.»
Mais tous ne vont pas jusqu’au bout de la démarche. Selon l’Insee, les bifurcations professionnelles concernaient 11,6% de la population active française en 2006, un chiffre stable depuis 30 ans.
Du côté de Samuel, un an après, suite à un bilan de compétence, un stage d’éducateur d’une semaine et des discussions avec plusieurs professionnels, il a décidé d’attendre. «J’ai pris conscience qu’une grosse partie du travail était aussi difficile, que je devrai repartir de zéro sans savoir si j’arriverai à me préserver.» Il reste néanmoins attentif à d’autresopportunités dans son domaine actuel. « Si elles se présentent, je n’hésiterai plus. »
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