Lors du conseil de Toulouse Métropole de ce jeudi 1er avril, l’absence de l’ordre du jour d’un vœu défendu par deux groupes minoritaires a fait débat. L’opposition déplore une décision « abusive » et « unilatérale ».
Dès son ouverture, le conseil de Toulouse Métropole de ce jeudi 1er avril aura réservé quelques surprises. En effet, l’un des vœux portés par l’opposition, défendant l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques et qui devait être soumis au vote de l’assemblée, a purement et simplement disparu de l’ordre du jour.
Un retrait, annoncé en début de séance par Jean-Luc Moudenc, le président de Toulouse Métropole, qui n’a pas été du goût de l’opposition. « Cette décision unilatérale est un abus de pouvoir de sa part », dénonce Antoine Maurice, conseiller métropolitain au sein du groupe Métropole écologiste et citoyenne pour des territoires solidaires (MECTS), qui devait porter le vœu devant ses collègues.
En effet, l’élu écologiste regrette cette modification de dernière minute de l’ordre du jour tant sur le fond que sur la forme. « Nous avons été d’autant plus surpris que les vœux avaient été envoyés à tous les conseillers métropolitains pour préparer la séance. Il y avait d’ailleurs eu un débat au cours de la conférence des présidents de groupe (qui prépare l’ordre du jour, NDLR), sans que la décision de rejeter ce vœu n’ait été actée », rappelle Antoine Maurice.
Comme bon nombre de ses collègues, celui-ci a été surpris lors du début de séance. « Nous avons été mis devant le fait accompli. C’est une illustration de plus de la méthode de Jean-Luc Moudenc, qui allie brutalité et passage en force. Une attitude d’autant plus regrettable au moment où la collectivité paie très cher, avec l’annulation du PDU et du PLUI-H, cette absence de débat démocratique », ajoute-t-il.
Pour justifier ce choix, Jean-Luc Moudenc a, lui, invoqué une absence de lien avec les compétences de la Métropole. L’autorisation de l’accueil des cirques sur le territoire municipal relevant du pouvoir des maires. Une critique que n’admet pas l’opposition.
« Nous avions spécialement veillé à tourner le vœu de manière à considérer le rôle de l’intercommunalité. Certaines des propositions étaient concrètement du ressort de la métropole. Par ailleurs, il n’est pas rare de présenter des vœux qui font office de plaidoyer contre la politique du gouvernement », développe Antoine Maurice, qui regrette des « arguties juridiques visant à imposer une police de l’assemblée ». Celui-ci est d’ailleurs convaincu que Jean-Luc Moudenc « ne manifeste aucun intérêt pour la condition animale ».
Un constat partagé par les militants du Collectif contre l’expérimentation et l’exploitation animale. « Jean-Luc Moudenc et sa majorité s’étaient déjà opposés à un tel vœux lors d’un conseil municipal en 2019. Ils avaient d’ailleurs avancé les mêmes arguments. Ce qui est difficilement audible quand on sait que Toulouse est la dernière grande ville à ne pas s’être prononcée dans ce sens sur ce sujet. Bordeaux, Strasbourg ou Marseille ont déjà fait le pas », regrette Alexandra Morette, présidente du collectif qui mène la campagne Code animal.
Avant d’ajouter : « Au delà de l’adhésion aux propositions, il est très dommage que le maire de Toulouse étouffe le débat ». « Celui-ci est parfaitement ouvert dès lors qu’il s’agit de dossiers en lien avec l’ordre du jour et les compétences de la collectivité », objecte, de son côté, Jean-Luc Moudenc.
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