Référente de la République en Marche en Haute-Garonne, Alice Dausse présente le projet que porte son mouvement pour les élections départementales.
Le Journal Toulousain : Selon votre mouvement, en quoi le Département est-il un échelon utile pour agir ?
Alice Dausse : Ce qui est certain c’est que le Département est un échelon méconnu. D’autant plus que le scrutin se déroule en même temps que celui des élections régionales. Pour autant, nous ne faisons pas de différences entre les deux, ce sont deux niveaux de décision très complémentaires. Tout le monde est en relation avec les compétences du Département, sans forcément s’en rendre compte. Elles font partie de notre quotidien. Le collège, l’aide sociale à l’enfance, les aides aux personnes âgées… Nous sommes tous concernés à un moment de notre vie par ces sujets très importants. De même le Département, via la voierie, a un grand rôle à jouer dans les mobilités, et notamment les mobilités douces. Via cette compétence, le Département pourrait par exemple inciter les collégiens, qui sont les actifs de demain, à devenir des usagers du vélo. Il y a beaucoup de choses très concrètes à faire.
“Un maximum d’efficacité”
Les départements sont régulièrement menacés de disparition. En Haute-Garonne, il y a également eu un projet avorté de fusion des compétences sur le territoire de Toulouse Métropole, quelle est votre position sur le sujet ?
Sur le terrain, on nous reproche de temps en temps de nous présenter à une élection pour une instance dont on aurait souhaité la disparition mais c’est un faux procès. Je rappelle que c’est François Hollande, le premier à avoir mis le sujet sur le tapis. Ce que nous souhaitons, à la République en marche, c’est un maximum d’efficacité. Si pour cela, les départements doivent prendre une autre forme, pourquoi pas, nous n’avons pas de dogme. Et cette efficacité peut en effet passer par plus de travail concert avec la Métropole. En revanche, ce n’est pas une solution idéale partout, la Haute-Garonne comprend de nombreux territoires ruraux et de montagne qu’il ne faut surtout pas oublier.
“Il faut rationaliser les dépenses”
Quelles sont les grandes lignes du projet de la REM pour ces élections ?
Notre volonté est de mettre en musique à l’échelle départementale ce que le gouvernement fait depuis quatre ans au niveau national. L’idée est de dire que ni le Département, ni la Région, ni même l’Etat ne peuvent tout faire tout seul et que c’est l’articulation de ces différentes structures qui est intéressante. Pour autant, il ne s’agit pas de nationaliser cette élection mais de construire un projet qui soit de nature à faire faire ”le dernier kilomètre” aux mesures mises en place. Comme le dispositif des 1000 premiers jours de l’enfant, porté par Adrien Taquet, ou encore le projet 1 jeune 1 solution que nous souhaitons aussi décliner aux seniors.
Avec quels moyens ?
Pour cela, nous voulons que chaque euro dépensé par la collectivité puisse être justifié, en mesurant son impact social et environnemental. Le collège, par exemple, via la restauration scolaire, peut être un vrai levier de transformation dans un territoire qui compte de nombreuses exploitations agricoles. Il faut rationaliser les dépenses, cela ne veut pas dire moins d’argent, mais de l’argent mieux dépensé afin d’être en prise avec la réalité.
Enfin, notre spécificité est que nous avons décliné nos programmes canton par canton. Quand le Rassemblement national se contacte d’un tract national et que le PS publie un même tract pour tous les cantons, nous prenons en compte les spécificités de chaque canton. Les problématiques ne sont pas les mêmes à Luchon qu’à Blagnac, loin de là.
“L’ancrage territorial se fait sur le temps long”
En Haute-Garonne, la REM est alliée avec Les Républicains dans certains cantons alors qu’aux régionales, les candidats des deux partis s’affrontent plutôt durement. Comment expliquez-vous ce décalage ?
C’est une question qui revient beaucoup sur le terrain et je comprends tout à fait que cela puisse soulever des interrogations. L’élection départementale est un scrutin délicat qui nécessite de présenter des binômes ainsi que des suppléants dans 27 cantons. Nous avons fait le choix de ne pas être présent partout et de proposer des candidats dont nous pouvons être assurés qu’ils sont en capacité de siéger. Le tout, en rassemblant le plus largement possible, ce qui est l’ADN du parti LREM. Ensuite, par rapport aux élections régionales, les compétences et les enjeux ne sont pas les mêmes. Sauf exception, les binômes LR/LREM sont surtout présents sur les cantons toulousains, où nous avons une expérience commune concluante avec les dernières élections municipales. Nos binômes ne se trompent pas d’élection, ils font primer l’aspect humain sur les étiquettes.
Avez-vous déjà réfléchi à celui ou celle qui pourrait incarner votre mouvement à la tête du Conseil Départemental en cas de succès ?
Avant de jouer le troisième tour, nous nous concentrons sur le premier. Si jamais nous faisions du 100%, nous serions en effet en mesure de prendre la tête du Conseil départemental mais l’heure n’est pas aux mathématiques. Notre ambition à ce stade est de représenter une alternative à la majorité en place et de faire élire des conseillers départementaux. Il faut voir la réalité en face, je considère que l’ancrage territorial se fait sur le temps long et actuellement, nous n’avons aucun élu.
Commentaires