COURAGE. C’est reparti pour un tour. Robert Baud, Toulousain de 67 ans, se présente pour la troisième fois à l’élection présidentielle. Malgré ces échecs et la difficulté de la tâche, le candidat écologiste retrousse ses manches et ne cesse d’y croire.
« On a des convictions ou l’on n’en a pas, on a des couilles ou l’on n’en a pas ! » Lâche Robert Baud en s’excusant d’être cru. Assis en jogging sur une chaise de jardin, son chien à ses pieds et une cigarette à la main, l’atypique candidat raconte pourquoi il a pris le pari fou de tenter de devenir président de la République. «Quand j’ai appris que Nicolas Hulot ne se présentait pas et que Macron partait en campagne, j’ai pris une claque à gauche et une claque à droite et me suis dit, s’il faut y aller, j’y vais », explique-t-il entre deux taffes. Tour à tour, conducteur de bus à la RATP, rédacteur en chef de Ciné Boulevard, cascadeur et figurant, Robert Baud donne l’impression d’avoir eu 1000 vies mais un fil rouge se détache : « Cela fait 40 ans que je suis militant ». Celui qui se dit capable d’aller sur le terrain et même d’en découdre avec les autorités, semble persuadé que chacun d’entre nous peut faire avancer la société. « Ça commence par moi ! » affirme-t-il en vous regardant droit dans les yeux.
Le Toulousain a donc décidé de se jeter dans l’arène. Pourtant loin d’avoir l’allure habituelle d’un potentiel futur président. Il tutoie naturellement, ne cache pas le désordre de son appartement, parle de son handicap sans complexe. Comme si vous l’aviez toujours connu. L’idée de se présenter comme candidat « des choses de la vie » prend alors tout son sens. Mais s’il n’a pas les codes du milieu, la passion, elle est bien là. Sa main ornée de bagues désigne un tas de feuilles posé sur la table, devant lui : « Aujourd’hui, je rédige un communiqué de presse sur les primaires : ça me démangeait de l’écrire ! » La campagne a envahi son quotidien. «C’est un boulot monstrueux. Je me lève en général entre 2h et 4h du matin pour travailler.» Mais la priorité absolue du moment, c’est la chasse aux signatures. Les candidats à la présidentielle doivent recueillir au moins 500 parrainages d’élus pour rester dans la course. Un mur contre lequel Robert Baud s’est déjà cogné lors de ces précédentes candidatures en 2007 et 2012. Il a été stoppé net. Mais ce chat échaudé-là ne craint pas l’eau froide.
« Ça commence par moi ! »
Comme si cela ne suffisait pas, Robert Baud s’occupe aussi des relations presse de Jacques Borie, un autre candidat à l’élection de 2017. Ce dernier raconte le personnage : «C’est un passionné ! Il n’était pas du tout prévu qu’il se présente cette année, mais il a fait passer ses convictions avant tout le reste. » Lui aussi fait partie de ceux que l’on appelle “les petits candidats”. Pour les deux hommes, la voie vers le trône est loin d’être toute tracée. « En plus des signatures, il faut trouver un mandataire financier pour ouvrir un compte de campagne, mais aucune banque n’accepte. Du coup, nous avons zéro financement », précise-t-il. Pour trouver de quoi huiler les rouages financiers de sa campagne, Robert Baud compte sur la générosité « des 4500 adhérents » de l’association A.C.A.L.M.I.A (Association culturelle d’action pour la libération de la musique et des idées artistiques) qu’il a fondée. Délicate situation de devoir mobiliser de l’argent pour rencontrer des personnes qui pourraient en donner. Le candidat à la candidature ne semble pas pour autant déconcerté face à ces obstacles : « Cette campagne me servira au moins à informer les gens sur mes propositions ». L’essentiel, c’est de participer.
A lire aussi : Une campagne entre toile et terrain
A lire aussi : Quand les citoyens bousculent la présidentielle
A lire aussi : S’emparer du débat
A lire aussi : Le pouvoir au peuple ?
A lire aussi : La politique autrement chez nos voisins européens
Commentaires