CONNECTE. Le candidat du mouvement des Progressistes est encore un véritable inconnu. Sébastien Nadot, ce professeur de sports de 44 ans, s’est présenté à un scrutin pour la première fois lors des dernières élections sénatoriales à Toulouse, en 2014. Aujourd’hui, il parie sur les réseaux sociaux pour se faire connaître et conquérir l’Élysée.
«Pour le moment, l’heure est à la mobilisation et à l’élaboration d’un programme. Pas facile quand le candidat et le mouvement sont peu connus du public et des médias », explique Charles Hue. Le fils de Robert Hue, ancien président du Parti communiste français, anime les réseaux sociaux pour la campagne, avec une petite équipe nationale. Le Toulousain met en avant Sébastien Nadot. « Il est jeune, agrégé, n’est pas Parisien et n’a jamais exercé de mandat, c’est pour cela que notre mouvement l’a choisi ». Tous s’occupent des comptes twitter et des 50 groupes Facebook créés pour la présidentielle : «Un travail quotidien d’ampleur car il faut répondre aux questions et sollicitations, contrôler les posts et les liens publiés et faire vivre chaque page en y apportant des idées liées à l’actualité. L’objectif est de mobiliser, d’échanger et de bâtir un programme avec les propositions de l’ensemble des personnes intéressées.»
Un site internet consacré à la candidature de Sébastien Nadot est d’ailleurs en cours de construction. « D’ici quelques jours, chacun pourra y poster ses idées qui seront reprises ou pas pendant la campagne ». L’équipe utilise “Nation Builder”, un système d’exploitation de communautés qui permet à l’équipe de Charles Hue d’obtenir des informations sur les personnes qui consultent les pages web dédiées à la campagne. Nom, prénom, âge, adresse, téléphone, comptes de réseaux sociaux ou encore e-mails, tout est répertorié. Un outil utilisé par Barack Obama lors de sa première victoire aux élections américaines en 2008.
« L’objectif est de mobiliser, d’échanger »
Sébastien Nadot compte aussi sur les réseaux militants et associatifs pour se faire connaître. Il ne veut pas en dire plus pour le moment mais il serait en contact avec de nombreuses ONG qui seraient prêtes à le soutenir et à jouer un rôle dans sa campagne.
Mais le temps presse, car rien ne sert à Sébastien Nadot de convaincre sur la toile si dans les faits, il ne peut pas se présenter. Du coup, dans le QG parisien, une dizaine de personnes sous la direction du sénateur Robert Hue, est chargée de répertorier les maires et leurs coordonnées, surtout ceux susceptibles de parrainer leur candidat. Les listings sont ensuite envoyés aux militants répartis dans 50 départements. Charge à eux d’appeler ou de rencontrer les élus pour les convaincre. « Un travail fastidieux », avoue Jean-Michel à qui l’on a confié le département de l’Aveyron. Au volant de sa voiture, ce retraité parcourt le Lévezou en quête de signatures : « Le maire de la commune dont je suis originaire m’a promis de soutenir Sébastien ; il doit aussi en parler aux autres maires du canton. » Les zones rurales sont une cible de choix pour l’équipe qui fait le point chaque semaine lors d’une téléconférence. « Comme bon nombre de citoyens, ils se disent abandonnés par les élus qui s’occupent plus de leurs mandats que du bien public», explique Sébastien Nadot. « Le problème est qu’ils sont pieds et poings liés avec les grands partis à qui ils doivent leur carrière, ou bien tout simplement la réfection du terrain de basket de leur commune. Ils voudraient bien me soutenir mais avouent ne pas avoir le choix. Mais tout n’est pas joué et j’en suis sur, certains jetteront sous peu leur carte de parti pour me rejoindre. »
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