Le collectif interclub ZFE 31, qui qualifie la mise en place d’une Zone à Faible Émission (ZFE) à Toulouse comme une “mesure anti-sociale”, a rencontré les élus de Toulouse Métropole pour exposer ses arguments : des assouplissements sont à l’étude.
Suite à une mobilisation le 6 novembre dernier à Toulouse, qui avait rassemblé plus d’un millier d’automobilistes et de motards contre la mise en place d’une Zone à Faible Émission (ZFE) dans la ville, les représentants du collectif interclub ZFE 31, chef de file du mouvement, ont finalement pu rencontrer François Chollet, vice-président de Toulouse Métropole pour exposer leurs arguments.
« Conscients pour les parties prenantes des enjeux de santé publique et socio-économiques, chacun a eu à cœur de s’écouter, de s’exprimer et de comprendre leurs motivations respectives. À l’issue de cette rencontre, il a été convenu de se revoir d’ici deux ou trois semaines, pour poursuivre la concertation », explique le collectif. Des assouplissements semblent se dessiner. Explications.
Comme ce qui se fait actuellement à Reims, l’interclub a proposé qu’un “statut Loisir” soit développé à Toulouse pour les personnes qui n’utilisent pas leur véhicule pour des déplacements professionnels et qui, de ce fait, ne participent pas à la saturation du périphérique aux heures de pointe.
« Une solution aisément applicable puisque l’attestation d’assurance du propriétaire d’un véhicule certifie de l’usage de ce dernier (Trajet domicile/Travail – Professionnel – Loisirs) », ajoute le collectif, qui se réjouit que le vice-président de Toulouse métropole se soit dit « intéressé », par cette disposition « dont il n’avait pas connaissance ». Une expérimentation pourrait donc être réalisée à Toulouse pour octroyer des dérogations à ces propriétaires de véhicules.
Le collectif a ensuite mis en avant les “dérogations horaires” qui se font à Paris pour laisser circuler les poids lourds, voitures ou deux-roues entre 19h et 7h du matin, horaires durant lesquels l’offre de transport en commun se raréfie. L’objectif est de ne pas pénaliser les professionnels qui circulent encore à ces heures : auxiliaires de vie, personnels d’entretien de surfaces, personnels de la restauration, personnels soignants, ouvriers etc.
François Chollet s’est positionné contre cette proposition, en soutenant « que les modélisations ont montré que ce scénario conduisait à une baisse d’efficacité du dispositif de 30 % ». Ce sera au président de la métropole, Jean-Luc Moudenc, de trancher sur le sujet.
L’Interclub demande une dérogation définitive de l’application de la ZFE aux véhicules de collection, notamment « en raison des faibles kilomètres parcourus » ainsi que pour ne pas « sacrifier ce patrimoine ».
Sur ce point, François Chollet a rappelé que la métropole a accordé une dérogation provisoire de trois ans, faute de pouvoir en faire plus. Ils ne seront donc concernés qu’à partir de 2027. Jean-Luc Moudenc adressera toutefois un courrier à la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, pour tenter d’obtenir une dérogation définitive.
Pour le collectif ZFE 31, « c’est un non-sens de vouloir exclure les motards du périmètre de la ZFE. S’agissant des deux roues motorisées, motos et tricycles 2/3 roues, ils fluidifient le trafic et concentrent ainsi moins de pollution ». De plus, selon l’interclub, les déplacements avec ce type de véhicule ne représentent qu’1 % des trajets en métropole.
Aucune réponse spécifique n’a été apportée par le vice-président de la Métropole. Mais le collectif demande toujours à minima une dérogation de trois ans pour les 2/3 roues motorisées.
L’interclub a renouvelé son souhait de voir une réflexion se conduire sur l’exclusion de la Rocade A620 de la ZFE. « Cela va créer des reports de trafic plus polluants sur les axes alentour. C’est notamment le cas sur la Rocade Arc en Ciel avec un nœud d’étranglement sur le Boulevard Eisenhower », appuie-t-il.
Mais Toulouse Métropole ne transige pas et assume l’inclusion de la rocade A620 dans la zone concernée « car elle concentre plus de 8 000 personnes impactées par la pollution chronique ». C’est donc un non catégorique.
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