Manifestations des agriculteurs, accidents impressionnants, chantiers d’ampleur, exploits sportifs… De nombreux événements ont marqué Toulouse en 2024. Le Journal Toulousain en a sélectionné quelques-uns d’entre eux dans une rétrospective non exhaustive.
C’était le 16 janvier 2024, à Toulouse. 400 tracteurs, venus de tous les départements de l’ex-région Midi-Pyrénées, ont déferlé sur la Ville rose. Au volant, des agriculteurs aux nombreux griefs : baisse des revenus, hausse des charges, concurrence déloyale de leurs homologues étrangers due aux accords de libre-échange, réglementation trop complexe, contrôle de l’accès à l’eau… La remorque est pleine ! Et les réponses gouvernementales peu satisfaisantes à leurs yeux. Cette journée marquera d’ailleurs le début d’une longue série de manifestations et de blocages des principaux axes routiers autour de Toulouse, notamment l’A64, sur lequel se trouvait Jérôme Bayle, agriculteur de Haute-Garonne, qui incarnera le mouvement local.
Le 4 mars, sur la commune de Labège, au 505 rue Jean Rostand, à proximité du centre commercial de Labège 2 et du cinéma, le tablier d’un pont en construction s’est effondré sur une vingtaine de mètres. Il s’agissait d’un ouvrage de la future ligne C du métro toulousain. Un mort et trois blessés sont à déplorer parmi les ouvriers. Les travaux ont alors été mis à l’arrêt (avant de reprendre quelques jours plus tard) pour les besoins des deux enquêtes, toujours en cours : une première ouverte par le parquet de Toulouse pour homicide involontaire et blessures involontaires, une seconde par l’inspection du travail. « À priori, c’est la rupture d’un vérin, une sorte d’appareil de levage, entre deux piles du chantier du métro aérien qui a causé la tragédie », précisait alors le procureur de la République, Samuel Vuelta-Simon, peu après l’accident.
Au 4 rue Saint-Rome à Toulouse, un immeuble de trois étages s’est littéralement effondré dans la nuit du 8 au 9 mars. Placé en péril cinq jours avant, les habitants avaient été évacués fort heureusement. Si le bilan ne fait état d’aucune victime, cet accident a soulevé de nombreuses questions quant à la vétusté des bâtiments du centre-ville. Car il a été constaté que d’autres présentaient des fragilités. « L’effondrement avait aggravé les fissures d’un immeuble d’habitation privé, situé à l’angle des rues des Puits-Clos et Peyras », comme l’expliquait deux jours plus tard la Mairie de Toulouse. Et, loi des séries oblige, un troisième bâtiment, situé place Belfort, a été évacué le 16 mars. Dès lors, l’administration a croulé sous les signalements de fissures émanant d’occupants inquiets. Pour lutter contre ce type d’événement, la Ville a adopté un Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV).
Après avoir reçu l’aval de la préfecture de Haute-Garonne en février, les premiers travaux de la Ligne à grande vitesse (LGV) Toulouse-Bordeaux ont été lancés en mai 2024. Plus précisément, il s’agit de la construction des Aménagements ferroviaires au Nord de Toulouse (AFNT), qui consiste à passer à quatre voies la portion entre Toulouse et Saint-Jory. Un chantier qui, à terme, permettra de rallier Paris depuis Toulouse en seulement trois heures en TGV. Ces infrastructures contribueront également au développement de l’offre de service des trains du quotidien, une première étape vers la mise en place du RER métropolitain dans la Ville rose. A noter, que l’association Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées avait attaqué en justice l’autorisation environnementale délivrée par les services de l’État. Recours qui a été rejeté par le tribunal administratif de Toulouse le 18 septembre, permettant ainsi la poursuite des travaux.
Le vendredi 28 juin, le Stade Toulousain a remporté un nouveau titre de champion de France. Les Rouge et Noir se sont largement imposés sur le score de 59 à 3 contre l’Union Bordeaux-Bègles au stade Vélodrome de Marseille. Un 23e bouclier de Brennus avec lequel les hommes d’Ugo Mola signent un doublé puisqu’ils remportaient un mois plus tôt la Champions Cup en battant le Leinster 31 à 22 au terme d’une finale suffocante, après prolongations. Après 1996 et 2021, c’est ainsi la troisième fois de leur histoire que le Stade Toulousain réalise un doublé en devenant champion de France et d’Europe la même année. Un exploit que les supporters toulousains n’ont pas manqué de fêter, place du Capitole.
L’été 2024 aura largement été marqué par l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques à Paris. Le département de la Haute-Garonne, et la ville de Toulouse particulièrement, avait envoyé une délégation d’athlètes qui ont brillé lors de cet événement international. À commencer par le nageur Léon Marchand, le sportif le plus titré de cette édition des JO, avec quatre médailles d’or à son actif (en 400 m 4 nages, en 200 m papillon, en 200 m brasse et en 200 m 4 nages) ; sans oublier sa médaille de bronze au relais 4×100 m 4 nages. Viennent ensuite les champions olympiques Antoine Dupont et Nelson Épée qui ont décroché l’or au rugby à VII. En boxe, les Toulousains Billal Bennama (moins de 51 kilos) et Sofiane Oumiha (moins de 63,5 kilos) se sont également illustrés en allant chercher l’argent ; tout comme Guillaume Restes en football. Quelques jours plus tard, c’était au tour des athlètes paralympiques d’entrer en jeu et de porter haut les couleurs de la Ville rose : le nageur Ugo Didier remporte l’or en 400 m nage libre S9 et l’argent en 100 m dos S9 et en 200 m 4 nages S9 ; Élie De Carvalho devient vice-champion olympique en paracyclisme sur route (contre-la-montre B) ; Lucas Didier s’arroge l’argent en para tennis de table, simple masculin MS9 ; Maxime Valet ramène une médaille de bronze en escrime fauteur par équipe.
Pendant trois jours, du 25 au 27 octobre 2024, les Machines de François Delarozière ont déambulé dans les rues de Toulouse, attirant 1,2 million de spectateurs curieux. « Une réussite » pour Jean-Luc Moudenc, le maire de la Ville rose, dont le coût global est porté à 4,7 millions d’euros. Baptisée “La Porte des ténèbres”, cette performance était le deuxième opus de l’opéra urbain “Gardien du Temple”, durant lequel Astérion le minotaure, Lilith la gardienne des ténèbres et Ariane l’araignée ont subjugué la foule. Après être sortis de leur torpeur et avoir arpenté les rues du centre-ville dans un scénario millimétré, ils se sont tous les trois rendormis… Mais jusqu’à quand ?
Le Marathon de Toulouse était de retour en 2024 après cinq ans d’absence. Pour l’occasion, il a même changé de nom : “Toulouse Métropole Run Experience”. Mais peu importe l’appellation, le succès était au rendez-vous puisque près de 30 000 coureurs ont pris part à la course. Sur la ligne d’arrivée, Nicolas Navarro a terminé premier chez les hommes en 2h22’08’’, et Floriane Hot s’est imposée chez les femmes en 2h44’15’’. Cependant, la nouvelle formule a connu quelques ratés auxquels l’organisation promet de remédier pour l’édition 2025. Car, c’est annoncé, il y aura un marathon l’année prochaine, même si pour l’instant la date n’est pas encore officielle. Seule certitude : ce sera en novembre.
2024 aura été l’année des plus grosses manifestations contre l’A69, l’autoroute entre Toulouse et Castres. Si le projet a été déclaré d’utilité publique en 2018, et que les travaux ont été officiellement lancés en 2023, les collectifs dénonçant les impacts environnementaux du chantier et « l’inutilité d’une telle infrastructure » sont entrés dans une phase de résistance active en 2024. Incarnée par Thomas Brail, fondateur du Groupement national de surveillance des arbres (GNSA), la lutte contre l’A69 s’est organisée au fil des mois : des opposants ont investi les arbres devant être abattus pour les besoins du chantier, ils ont entamé des grèves de la faim et de la soif, et ont constitué trois ZAD (zone à défendre) dans le Tarn. La militante écologiste Greta Thunberg s’était même rendue sur place. Parallèlement, ils ont déposé plusieurs recours, sur le fond et sur la forme, contre le projet en lui-même et contre le concessionnaire de l’autoroute Atosca. A ce jour, un recours contre les autorisations environnementales est en cours sans date connue de délibéré. En attendant, les travaux continuent, au grand dam des associations requérantes…
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