Beaucoup d’hommes affrontent seuls et sans espace d’accompagnement la découverte de la paternité. Le collectif Joli’mômes propose des groupes de parole de papas pour échanger sur ce bouleversement. Un moyen convivial d’anticiper et de dédramatiser ses difficultés.
C’est en participant à un groupe de parole autour de l’accouchement à domicile pour se préparer à accompagner sa femme dans cette expérience unique que Bruno Thouvenin, artiste-décorateur de métier, prend conscience : s’il existe de nombreux cercles pour échanger autour de la parentalité, aucun n’aborde réellement les questions propres au père, trop souvent esseulé et face au silence. C’est donc au sein du collectif Joli’mômes qu’il a décidé de concrétiser cette initiative. « Les femmes en parlent entre elles, avec leur mère ou avec la sage-femme. Mais socialement, il n’existe pas vraiment de lieu pour en discuter entre hommes. Pourtant l’arrivée d’un enfant est un véritable bouleversement qui les projette brutalement dans leur rôle de père, avec un bébé directement dans les bras », constate Bruno Thouvenin, animateur bénévole du groupe “Le temps des papas”.
Une fois par mois, une dizaine de jeunes papas se réunissent autour d’un repas partagé avant d’échanger, à tour de rôle, leurs expériences. « Ce n’est pas un lieu de thérapie ni un endroit où l’on vient trouver de l’expertise », prévient toutefois l’animateur. « C’est un espace de témoignage où chacun peut s’exprimer sur son vécu, sans être interrompu ni jugé. Ce principe met les participants en sécurité et révèle une parole profonde et intime. On peut aborder l’impact de la naissance sur le couple mais également des aspects plus pratiques. C’est un outil pour anticiper et résoudre certains problèmes avant qu’ils ne deviennent dramatiques. Cela apaise beaucoup d’inquiétudes de découvrir que les autres ont les mêmes soucis », se félicite le fondateur du groupe.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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