La Métropole vote la mise en place d’une prime permettant aux habitants se chauffant au bois de moderniser leur installation. Passer notamment à un foyer fermé décuple la performance, en plus de réduire les émissions de particules fines.
Le secteur résidentiel, et le chauffage au bois en particulier, est le principal émetteur de particules fines en suspension. Elles émanent à 78% d’installations souvent anciennes, non performantes et très polluantes, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Les plus petites d’entre elles (inférieures à 2,5 micromètres), qui progressent plus profondément dans l’appareil respiratoire, sont les plus nocives pour la santé.
Pour lutter contre cette pollution particulièrement agressive, dont 33% est due au chauffage au bois, les élus du groupe Métropole citoyenne ont présenté un vœu en faveur de la mise en place d’une prime air-bois. « L’idée est d’aider financièrement les habitants qui se chauffent au bois à moderniser leur installation. Car les émissions de particules fines pourraient être grandement réduites simplement en privilégiant des foyers fermés et récents, labellisés flamme verte, aux cheminées ouvertes et anciennes », estime Antoine Maurice, conseiller métropolitain EELV, s’appuyant sur les exemples de Lyon, Paris ou encore Grenoble, pionnières en la matière.
La proposition a été votée à l’unanimité lors du dernier conseil métropolitain. Le principe est donc entériné, reste à débattre des modalités de mise en application. Cette prime, qui pourrait être plafonnée à 500 euros sous conditions de ressources, sera expérimentée dès 2019. Le budget annuel alloué devrait atteindre 150 000 euros, « ce qui permettrait à près de 300 familles de réaliser les travaux », précise Antoine Maurice.
« Rien ne dit qu’elle sera reconduite, mais c’est déjà un premier pas car il est de notre responsabilité de répondre à l’enjeu de santé publique crucial que représente la qualité de l’air. »
Outre l’avantage d’être moins polluants, les foyers fermés et les inserts modernes sont également plus performants. Leur rendement atteint les 70% quand une cheminée ouverte ne dépasse pas 10%.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires