PROTECTION. Quasiment neuf Français sur 10 étaient connectés à Internet en 2015, selon Médiamétrie. Autant de potentielles victimes pouvant perdre le contrôle de leurs données personnelles ou subir piratages et hacks. Si l’Union européenne et l’État français tentent de limiter le détournement de nos informations privées, des internautes reprennent aussi la main sur leur vie numérique. Cette semaine, le JT part à la rencontre de ceux qui transforment leur clavier en bouclier.
Début octobre, la loi pour une République numérique a été promulguée et publiée. Ce texte, enrichi pour la première fois par l’avis d’internautes, apporte de nouveaux droits aux utilisateurs du Web mais aussi une meilleure protection de leurs données. Les prestataires de courriers électroniques doivent désormais permettre la “portabilité des données”. Concrètement, un internaute voulant changer de service peut dorénavant s’inscrire sur une nouvelle boîte mail et emmener avec lui, courriels et liste de contacts.
Une autre mesure phare concerne le droit à l’oubli. En cas de difficulté à obtenir l’effacement de données publiées lorsqu’une personne est ou était mineure, elle pourra dorénavant saisir la Commission nationale de l’informatique et des libertés. La Cnil devra alors statuer sur le dossier sous quinze jours. Cela permet notamment de lutter contre certains cas de “revenge porn” (vengeance pornographique). Une pratique qui consiste à mettre en ligne des images intimes d’une personne sans avoir son consentement, pour se venger d’une rupture amoureuse. Le fautif sera maintenant sanctionné par une amende, voire une peine de prison. Avec ce nouveau texte, les internautes obtiennent aussi le droit à la “mort numérique” : ils peuvent, de leur vivant, décider ce qu’il adviendra après leur décès de leurs informations personnelles publiées en ligne et choisir les conditions dans lesquelles elles seront conservées, ou communiquées. Cela revient, en quelque sorte, à rédiger des volontés testamentaires pour ses données.
La loi pour une République numérique prévoit enfin de protéger la correspondance privée, les mails ne pourront donc pas être analysés par un service de courriel, si ce n’est pour vérifier qu’il n’y est ni spam, ni virus. Pour permettre la bonne application de toutes ces mesures, les compétences de la Cnil en matière de protection des données personnelles sont élargies. L’organisme peut également punir plus sévèrement qu’avant : le plafond maximal de ses sanctions est maintenant de 3 millions d’euros contre 150 000 euros auparavant. À cette loi, s’ajoutent de plus en plus d’initiatives, de techniques et de logiciels permettant d’assurer la protection de nos données personnelles.
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