DÉFRICHEURS. Les festivals ne sont plus seulement des parenthèses enchantées où tout est permis mais des acteurs du développement d’un territoire. Dans le grand Sud-Ouest, de plus en plus d’événements misent notamment sur l’écologie et la solidarité pour donner du sens à leur action. Voici la sélection du JT.
En cette saison, partout en France et plus que jamais en Occitanie, de véritables petites villes sortent de terre le temps d’un week-end et accueillent des milliers d’habitants éphémères. Une coutume qui ne va pas sans désagréments en termes de transports, de productions de déchets et de consommation d’énergie. Mais s’il y a un domaine où les responsables ont pris leur responsabilité depuis plusieurs années, c’est bien celui des festivals. Quel événement aujourd’hui n’a pas ses gobelets réutilisables, ses armées de nettoyeurs ou ses toilettes sèches ? La dimension écologique est désormais un axe majeur de la communication des festivals. Cela fait presque dix ans que l’ADEME a édité son premier guide pratique à l’attention des organisateurs d’événements. « Nous avions ciblé le monde de l’événementiel pour son côté transversal, au croisement de nombreux autres secteurs d’activités. Il y avait à l’époque une forte demande, des festivals comme celui des bandas de Condom s’adressaient à nous pour trouver des solutions concrètes », raconte Franck Chatelain, coordinateur du réseau Info Énergie à l’ADEME Occitanie.
Aujourd’hui, le guide en est à sa troisième version et aborde des thématiques allant du choix du site selon son accessibilité, à la restauration, en passant par la communication, chaque étape peut faire l’objet d’une réflexion écologique. « La sélection des prestataires est aussi très importante. Au début beaucoup d’organisateurs étaient ok pour les démarches, mais ne trouvaient pas de fournisseurs éco-responsables. C’est pour cela que l’on a aidé l’association Elémen’Terre à mettre en place un annuaire en ligne qui ne fait que s’enrichir depuis sa création* », poursuit Franck Chatelain.
Aujourd’hui, les organisateurs ont donc tous les outils à disposition pour restituer les sites qu’ils investissent tels qu’ils les ont trouvés. Et ils ne s’en privent pas, selon le coordinateur : « C’est un milieu associatif, parfois militant, où l’on est sensible à ces sujets. Les festivals ont clairement une longueur d’avance sur les professionnels de l’événement et la société en général. D’ailleurs aujourd’hui, nous n’avons plus de demande d’accompagnement, les pratiques innovantes d’hier sont devenues courantes ».
Selon l’expert, pour aller encore plus loin dans leur quête de sens, reste aux festivals à mieux sensibiliser leur public ou à investir le champ social via leur politique tarifaire ou leur accessibilité pour personnes handicapées. Car il ne s’agit plus d’aligner des noms prestigieux pour attirer le public mais de développer une identité propre et des valeurs. Les festivals sont devenus des acteurs à part entière de leurs territoires, qui à ce titre jouent pleinement leur rôle d’exemple.
Carte : Marine Mugnier et Delphine Tayac
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Commentaires
Camille le 09/12/2024 à 02:47
Et le FReDD ??? Film, Recherche, Développement Durable
éco-responsable, accessibilité aux sourds et malentendants, vulgarisation de la culture scientifique, sensibilisation a la transition écologique et au DD, à travers le cinéma, les films, la radio
7 ans déjà qu'il existe à Toulouse et en région Occitanie !